Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0414

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
404

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

La Phénicie ne possède pas de marbres ; elle ne disposait que d'un
tuf calcaire dont le grain est moins fin et moins serré que celui de
Cypre ; il est le plus souvent percé de petits trous et semé de coquil-
lages ; les sculpteurs ont fait effort pour choisir les blocs où ces défauts
étaient le moins sensibles; ils oui, réussi parfois à employer une pierre
qui s'est assez bien prêtée au travail du ciseau et qui n'en a pas mal
conservé les finesses. Il semble pourtant qu'eux-mêmes se soient aper-
çus des vices de cette matière et qu'ils aient voulu trouver mieux : ils
ont de temps en temps mis en œuvre les roches volcaniques qui se
rencontrent au nord de la Phénicie, dans le district voisin de Saf/îta.
Le Louvre possède un fragment de sarcophage anthropoïde en lave
brune1. Le torse de Sarepta est fait d'une lave d'un gris rosé qui doit
provenir de la même région (fîg. 302). Enfin on paraît avoir aussi tiré
de l'Égypte des quartiers de ces belles pierres dures qu'elle possédait
en si grande abondance ; c'est ce que donnerait à penser le lion en
granit noir qui appartient à notre Musée et que nous croyons avoir
été sculpté sur le sol même de la Phénicie (fîg. 310). Quant au marbre,
c'est seulement vers le sixième siècle que les Phéniciens ont commencé
de le tirer des îles grecques; ils en ont, à partir de ce moment, fait un
fréquent usage 2.

En relations étroites avec cette Egypte et cette Ghaldée qui ont su
de si bonne heure allier l'étain au cuivre et fondre le bronze, la Phé-
nicie a dû, dès le premier éveil de sa civilisation, faire un très grand
usage de ce métal. Certains bronzes, qu'il y a tout lieu de croire
phéniciens, remontent certainement aux débuts mêmes de l'industrie
métallurgique : tel est celui qui, trouvé près de Tortose par M. Peretié,
fait aujourd'hui partie des collections du Louvre (fig. 277)3. Il repré-
sente un guerrier imberbe debout, dans l'attitude du combat, la tête
couverte d'un casque surmonté d'une pointe très élevée, muni par
derrière de deux belières, destinées, de même que les trous pratiqués
au-dessus des oreilles, à fixer un ornement. Il est vêtu d'une courte
tunique serrée par une large ceinture de métal. Les orbites des yeux,
qui ont été remplies par une incrustation, sont vides. La lance que
tenait la main droite, le bouclier qui était fixé sur le bras gauche,
ont disparu. Le double jet de la fonte subsiste encore sous les pieds,
qui sont nus. C'est déjà une première présomption de haute antiquité

1. Renan, Mission, pp. 4o-46 et pl. VI.

2. Histoire de l'Art, t. III, § 3.

3. De Longpérier, Musée Napoléon III, notice de la planche XXI.
 
Annotationen