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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0422

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412

LA PHENICIE ET SES DÉPENDANCES.

a ]e droit d'attribuer aux artistes phéniciens. Il est tel de ces monu-
ments à propos duquel on peut hésiter et se demander s'il a été fabriqué
dans le Delta ou sur la côte de Syrie ; c'est ce qui arrive pour une
applique de bronze que nous avons déjà reproduite (fig. 26). Si nous
inclinons à y voir plutôt un pastiche phénicien qu'une œuvre originale
d'un fondeur de Memphis, c'est qu'il y a dans certains détails, et par-
ticulièrement dans la coiffure, quelque chose qui diffère un peu de
l'aspect des types que l'art égyptien avait adoptés; les cornes qui
entourent ici le disque n'ont pas tout à fait la même forme que dans
les images authentiques d'Isis-IIathor1 ; elles sont plus lourdes, et rap-
pellent plus franchement le croissant lunaire.

Dans d'autres monuments où semble dominer l'influence de l'art
égyptien, ce qui atteste l'origine phénicienne de l'ouvrage, ce n'est
plus seulement, comme dans le bronze, une légère différence de fac-
ture et la manière dont les accessoires sont traités : c'est le mélange
d'éléments dont les uns sont empruntés à l'Egypte, tandis que les
autres ont été pris ailleurs.

Voyez la stèle de Jehaw-Melek (fig. 23) ; la déesse locale, la « maî-
tresse de Gebal », y est représentée sous les traits et avec le sceptre
d'une Isis ; mais le roi qui lui rend hommage a le costume et la tiare
d'un prince perse.

Enfin, il est tel monument où le sculpteur paraît s'être plutôt inspiré
d'un modèle assyrien. C'est là l'impression que produit une stèle qui a
été découverte, brisée en deux morceaux, au lieu dit Nahr Abraclt, à
Amrit, c'est-à-dire dans le domaine continental des Arvadites (fig. 283)2.
Debout sur un lion qui lui-même marche sur des sommets de monta-
gnes, le personnage que Ton a voulu représenter ainsi comme domi-
nant de si haut l'humanité ne peut guère être qu'un dieu; or c'est en
Mésopotamie, et là seulement, que nous avons trouvé en usage les con-
ventions dont l'emploi nous frappe ici ; les montagnes sont représentées,
sur notre stèle, parle même tracé que dans les bas-reliefs de Ninive3,
et c'est dans ces mêmes bas-reliefs, à Bavian et à Malthaï, c'est sur des
cylindres chaldéens et assyriens que nous avons vu pour la première
fois les dieux ainsi portés par des animaux tels que le chien, le tau-

1. Voir Histoire de l'Art, t. ï, fig. 40 et 57-1, t. III, fig. 282.

2. C'està l'obligeance de M. Clermont-Ganneau que nous devons d'avoir pu reproduire
cette curieuse figure. 11 l'avait vue en 1881 dans la collection de M. Peretié et il en avait
pris une photographie qu'il a bien voulu nous communiquer.

3. Histoire de l'Art, t. II, fig. 26, 30, 43, etc.
 
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