Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

LES FIGURES DE DIVINITÉS. 413
reau ailé, le cheval et le lion1. C'est

encore en Assyrie que nous rencontrons

des divinités qui, pour faire montre de
leur puissance irrésistible, semblent jouer
avec des animaux qui sont eux-mêmes le
symbole de la force. Sur une plaque en
bronze de caractère funéraire, une déesse
serre à la gorge deux serpents2; sur un
cylindre dont une empreinte nous a été
conservée par une tablette d'argile, deux
génies ailés tiennent suspendus, à distance
de leurs corps, deux aigles qui ont les
ailes éployées et la tête en bas '. Sur la
stèle d'Amrit, c'est un lionceau que le
dieu soulève par les pattes; c'est un lion-
ceau qu'il maîtrise, comme le fait ce
personnage des bas-reliefs de Khorsabad
et d'autres palais assyriens que l'on
appelle d'ordinaire Yétouffeur de lions
(fig. 284)4. Si le mouvement diffère, l'ac-
tion est la même ; c'est, des deux parts,
le même animal qui se débat vainement,
ici contre la main qui le balance en l'air,
là contre le bras dont l'étreinte lui brise
les os et l'étrangle. Enfin il n'est pas
jusqu'à l'arme brandie par le dieu phéni-
cien qui n'ait comme son modèle dans
les sculptures assyriennes ; c'est une sorte
de massue courbe, que tient aussi de sa
droite la figure de Khorsabad que nous
venons de reproduire.

En revanche, si c'est de Ninive que
viennent ce symbole et cette arme, d'autres
détails rappellent l'Egypte. Le geste du
dieu est celui du Pharaon égyptien qui

1. Histoire de l'Art, t. II, fig. 310, 313, 314, 315.

2. IMd., t. II, fig. 162. 283. - Stèle d'Amrit.

3. Ibkl., t. II, fig. 323. Hauteur, 1™,7U. Collection Peretié.

4. lbid., t. II, p. 541. Dessin de Saint-Elme Gautier.