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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0424

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414 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

brandit son cimeterre ou sa massue au-dessus de la tête de l'ennemi
terrassé1. Le casque, sur le devant duquel se dresse l'uraeus, ressemble
plutôt, par l'ensemble de sa forme, au pchent qu'à la tiare assyrienne ;
le dieu, au lieu d'être vêtu d'une longue robe, comme les divinités
et les princes ninivites, a le torse et les jambes nus; le court jupon
plissé qui lui ceint les reins n'est pas autre chose que la schenti'.
Enfin le globe ailé, qui domine toute la scène, est ici, avec ses ailes
pendantes, de forme tout égyptienne ; il reproduit même le type le plus
ancien de ce symbole3.

A côté de ces traits, dont l'origine se laisse ainsi reconnaître, il en
est un qui appartient en propre à la Phénicie ; c'est, au-dessus de la
tète du personnage, ce groupe où nous avons reconnu comme le blason
même du peuple phénicien, le disque et le croissant. Un détail que ne
présente aucun autre monument, c'est ce cordon qui s'attache à la
pointe du casque et qui pend par derrière, s'élargissant à son extré-
mité inférieure.

Dans la donnée principale et dans le choix des accessoires, on sent
ainsi l'influence de deux écoles différentes ; mais le sculpteur, dans

Texécnti ourder sur figm^pa^

lui offrait l'Assyrie; on remarquera la manière dont est traité le nu, à
l'épaule, au bras, au genou ; les os et les muscles y sont indiqués avec
une vigueur et un accent qui font de lui bien plutôt l'élève des artistes
ninivites que celui des maîtres égyptiens.

Si la sculpure lapidaire de la Phénicie était aujourd'hui représentée
par des monuments plus nombreux, on ne manquerait pas d'y trouver
souvent les motifs que nous venons de décrire, l'exhaussement du dieu
sur cette sorte de piédestal vivant, et le mouvement par lequel il lève
son arme sur un lion dont la tête pend vers le sol. Ce qui témoigne de
la popularité de ces types, c'est que nous rencontrons encore ces
groupes jusque sur des monnaies qui sont de beaucoup postérieures à
la stèle d'Amrit. Une pièce de Tarse, frappée sous Adrien et à son
effigie, a sur l'une de ses faces un personnage coiffé d'une haute tiare
et vêtu d'une longue robe, dont les pieds sont posés sur le dos d'un
lion cornu (fîg. 285); on sait que, par la langue qui y était parlée et
par les cultes qui y étaient célébrés, Tarse est restée très tard, avec la
Gilicie presque entière, une ville toute sémitique. Une autre pièce que

\. Histoire de l'Art, t. I, fie;. 13 et 8;>.

2. Ibid., t. I, pp. 074 ot 687.

3. Ibid., t. T, p. 604.
 
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