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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0432

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422

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

lion couvre les épaules, et la dépouille des pâlies antérieures tombe sur
la poitrine, laquelle est ornée d'un masque de lion suspendu à un
cordon. Le ventre proéminent est soutenu par une ceinture en forme
d'étroite courroie. La barbe est disposée en mèches terminées par des
spirales, comme dans les sculptures assyriennes (fig. 21) \ Dans la
terre cuite de Tharros, la facture est plus sommaire et les bras sont
rapprochés sur la poitrine ; mais la peau de bête enveloppe aussi le
haut du corps ; la bouche ouverte, qu'ombragent de larges moustaches,
donne au visage la même physionomie.

La glyptique s'est souvent aussi emparée de
ce même type ; nous l'avons déjà rencontré sur
le côté convexe d'un scarabée en terre vernissée
(fig. 141) ; on le retrouve aussi sur la face plane
d'un scarabée en jaspe vert, ouvrage très soigné
et d'un beau travail, que possède le Louvre
(fig. 295)2 ; on ne sait où cette pierre a été
ramassée ; mais ce qui a permis de l'attribuer
à un graveur phénicien, c'est, plus sûrement
encore que le caractère du style, le symbole
du disque et du croissant qui y paraît, gravé dans
le champ. Le dieu, couronné de plumes, est vu
de face; il a une queue de taureau; il tient suspendu, de la main
droite, un sanglier; il porte sur ses épaules un lion énorme, qui a la
gueule béante, et dont il serre de la main gauche une des pattes de
derrière. Nous ne savons ni quel nom ce dieu portait en Phénicie,
ni quelles fonctions lui assignaient et quelles aventures lui prêtaient
les croyances populaires3; mais, dans l'image que nous venons de

1. M. Heuzey (Catalogue, n° 197) constate que cette figure n'est pas un ouvrage d'ar-
gile commune, mais qu'elle est faite d'une terre blanche vernissée, dont la glaçure a
disparu avec le temps; il se demande si ce ne serait pas un objet importé d'Egypte. Nous
ne croyons pas cette supposition fondée. La manière dont la barbe est traitée ne rappelle
pas le faire des sculpteurs égyptiens, qui la coupent d'ordinaire en carré et la rayent de
stries verticales; elle fait plutôt songer à celui des artistes de l'Assyrie: on connaît le
caractère éclectique de l'ail syrien. Enfin, la glaçure égyptienne est assez solide pour
ne pas tomber au point de laisser à la figure qu'elle recouvrait l'apparence d'une simple
terre cuite. On aurait peine à citer un objet, de provenance égyptienne non douteuse,
où la faïence ait ainsi perdu toute sa couverte.

2. Longpérier, Notice des antiquités assyriennes, etc., exposées dans les galeries du
Louvre (1854), n° 591. Heuzey, De quelques représentations du dieu grotesque appelé Bes par
les Égyptiens (Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions, 1879, pp. 142-143).

3. On peut se demander si ce n'est pas le dieu Poumai, dont M. Ph. Berger, dans un
travail cité plus haut (p. 419, note I), a retrouvé le nom dans les inscriptions phéniciennes

29.'i. — Bes sur un scarabée.
Dessin agrandi, par Saint-
Elme Gautier. Longueur
réelle du plat, 0m ,014.
 
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