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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0433

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LES FIGURES DE DIVINITÉS.

423

96. — Ees sur un

décrire, comme dans celle qui est gravée sur le plat d'un scarabée
trouvé en Sardaigne (fîg. 296), où ce môme dieu, couronné de plumes,
paraît entre deux lions, il y a certainement une allusion à des mythes
où ce personnage jouait le rôle de dompteur de monstres. Nous avons
peut-être là, sous sa forme indigène et vraiment phénicienne, le héros
dont les Grecs ont fait plus tard le jeune et beau chasseur, l'amant
d'Aphrodite, cet Adonis que tue la dent du sanglier.

Ce qui avait fait la fortune de ce type, c'était ce mélange de force
et de difformité. 11 y a trente ou quarante ans, lorsque, pour la
première fois, Européens et Chinois se trouvèrent en présence, ceux-ci,
raconte-t-on, pour épouvanter les barbares de l'Occident, dressèrent
sur leurs murailles des images de monstres horribles
qui tiraient la langue à l'ennemi et de dragons qui
vomissaient des flammes. Les Phéniciens ont pu
obéir à la même pensée en faisant saillir, à l'avant
de leurs galères, la statue coloriée de ce nain robuste
et grimaçant; ils ont pu compter produire ainsi une
impression de surprise et de terreur sur les imagina-
tions naïves des tribus presque sauvages avec les-

r m o scarabée sarde.

quelles ils entretinrent leurs premières relations D'après Orcurti, Bui-

• i -, , , • lettino urchcoloaico

commerciales, quand ils commencèrent a naviguer sardo,t.iv pi.n 13
dans les parages de la Grèce, de l'Italie, de la Sar-
daigne et de l'Espagne. Une fois prises, les habitudes persistèrent,
alors même que, par l'effet d'une longue accoutumance, ces figures
avaient cessé d'effrayer des peuples déjà plus civilisés. Ce qui dut donc
toujours dominer, comme ornement des proues phéniciennes, ce furent
les types que l'on peut considérer comme dérivés du Bes égyptien. Le
dieu enfant n'avait pas pour lui tout ce qui convenait pour bien tenir
cette place d'honneur ; il y fallait les formes viriles, la grande barbe,
le visage menaçant, la tête tout empanachée et l'accoutrement bizarre
du pygmée dont les traits nous ont été conservés par les terres cuites.

La Syrie a certainement eu la notion et, par suite, elle a créé le
type ou plutôt les types plastiques d'un dieu terrible et bienfaisant,
qui mettait sa vaillance et sa force au service de l'humanité. Là comme
en Grèce, une même idée a dû prendre plusieurs corps ; à côté de cet
Hercule nain, il y en a eu un autre qui était figuré comme de haute
stature, trapu, mais à la manière des athlètes, et parfois, comme nous

et tenté défaire l'histoire. Les mots grecs Pygmée et Pygmalion seraient des dérivés de
cette appellation sémitique.
 
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