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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0452

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

un personnage composé d'un torse de femme ajusté sur un corps de
poisson1. C'est peut-être elle, sous une de ses formes secondaires, qui
décore le plat d'un cône en cristal de roche que possède, à Paris, le
Cabinet des médailles (fig. 315)2. Sur cette pierre, la représentation est
compliquée; avec sa queue de poisson, le monstre divin a bien un buste
de femme ; mais sous celui-ci on voit saillir la partie antérieure du corps
d'un chien. Quelques monnaies ascalonitaines de l'époque impériale
offrent encore ce type singulier de la femme-poisson3; mais il n'y paraît
plus qu'à l'état d'exception et il est relégué au second plan; au contact
des Grecs, le goûta changé ; la grande déesse locale, l'Aphrodite Ourania,
comme l'appelait Hérodote, dont le culte aurait été, selon l'historien,

plus ancien à Ascalon qu'à Cypre4, est figu-
rée comme une femme debout, coiffée tantôt
d'une couronne de tours, tantôt de fleurs de
lotus, et tenant en main la colombe et la
haste ou le sceptre. C'est aussi sous une forme
purement humaine que se montre, dans le
bas-relief, la figure centrale. La place qu'elle
occupe et tout le caractère de la représen-
tation indiquent une déesse. La gorge est
ornée d'un collier; les reins sont entourés
d'un rang de grosses perles; une jupe étroite
couvre les jambes; les deux mains sont ra-
menées sur l'abdomen, de façon que l'extrémité des doigts s'engage
sous l'étoffe ;. De chaque côté, abritée par une plante au large feuil-
lage, une femme entièrement nue et assise, portant une main à sa
chevelure qui tombe sur son cou. Ces acolytes ne sont pas dans
l'attitude des adorantes; peut-être, à eux trois, ces personnages consti-
tuaient-ils un groupe divin, symbole, comme la Nana assyrienne, de la
lune triparlite6. On remarquera que la tête du personnage principal,
vue de face, a l'aspect d'un disque.

1 . DlODORE, II, IV, 2.

'2. Le duc de Luynes, auquel appartenait cette intaille, l'avait classée parmi les pierres
de travail phénicien.

3. Mionnet, Description de médailles antiques, t. V, p. 533. Supplément, t. VIII, p. 309.
Les chevaux marins sont figurés sur certaines monnaies d'argent, très anciennes, que
de Luynes classe aux incertaines des rois de Phénicie (Numismatique des satrapies, pl. XVI).

4. Hérodote, I, 105.

5. Une terre cuite cypriote de date très reculée donne à la divinité féminine à peu
près cette même attitude (Histoire de l'Art, t. III, fig. 150).

G. Longpérier, Musée Napoléon III, notice de la planche XXXII.

3lo. — Cone phénicien.
Grandeur d'exécution.
Dessin de Saint-Elme Gautier.
 
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