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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0454

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AU LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

fît la guerre contre Jucla et contre Israël. Ce personnage, dont
l'effigie a été sculptée dans une plaque de basalte noir, est casqué;
ses reins sont ceints de la schenti; des deux mains il tient une lance
dont le fer est tourné vers la terre ; un arc est suspendu à son épaule.
Près de lui se voit un animal, d'un travail très sommaire, qui paraît
être un lion. Si le costume rappelle ici la mode égyptienne et la plus
vieille mode phénicienne, le style de la figure, et particulièrement le
dessin exagéré et tout conventionnel du genou, font plutôt songer aux
bas-reliefs assyriens.

Suivant la tradition arabe, au commencement du troisième siècle
de notre ère, Amr, fils de Lohay, passant par le pays de Moab, vit
les habitants adorer des idoles et leur demanda ce que c'était. Ils
répondirent : « Ce sont des dieux faits à l'imitation des corps célestes
et des figures humaines. » Amr les pria de lui donner un de ces
dieux. Ils lui firent présent de Hobal, qu'il emporta à la Mecque et
plaça sur la Gaaba. C'était une statue de pierre rouge représentant un
vieillard avec une longue barbe, détail qui rappelle les sculptures
des Babyloniens et des Assyriens1. Le récit des écrivains arabes
montre tout au moins qu'une certaine notoriété s'attachait aux sculp-
tures moabites, taillées dans les rochers volcaniques qui donnent à
cette contrée sa physionomie particulière.

Outre ce curieux bas-relief, le pays de Moab a fourni la stèle de
Mésha, le plus ancien spécimen d'écriture alphabétique qui ait tra-
versé les siècles2. On peut donc espérer y faire de nouvelles et impor-
tantes découvertes, quand les Bédouins n'en seront plus les seuls
maîtres, quand on pourra l'explorer en tout sens et avec une pleine
sécurité. Il est, au contraire, une autre partie de la Palestine trans-
jordanienne, le Haouran actuel avec ses dépendances, qui paraît
n'avoir guère été habitée par une population sédentaire que sous la
domination romaine. Les monuments que l'on y a découverts en grand
nombre et dans un admirable état de conservation appartiennent tous
au temps de l'empire, et surtout au second et au troisième siècle de
notre ère.

Le cas n'est pas le même pour la haute Syrie, du golfe d'Issus aux
gués de l'Euphrate. Partout là, parmi les ruines des édifices gréco-

1. Voir les textes arabes auxquels renvoie Longpérier, Musée Napoléon III, notice de
la planche XXVIII.

2. On en trouvera le fac-similé et la traduction dans la Notice des monuments -prove-
nant de la Palestine, par M. Héron de Villefosse.
 
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