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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0467

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LA SCULPTURE PHÉNICIENNE EN OCCIDENT.

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le culte avait été introduit à Cartilage vers le commencement du qua-
trième siècle; c'est une Perséplioné-Coré qui fait de la main droite,
avec son voile, le geste nuptial et qui, de la main gauche, porte un
vase rempli de grenades. La panthère de Dionysos, son époux infernal,
placée dans le tympan du fronton, achève de déterminer le sens de
cette représentation1.

Au-dessous de Pédicule, sur la plinthe, on lit une inscription phé-
nicienne dont voici la traduction :

« Vœu de ton serviteur Melekiaton le Suffète, tîls de Maharbaal le
Suffète. » La parole est censée adressée à la divinité, comme dans les
dédicaces de plusieurs autres monuments votifs du même peuple.

Il n'y a ici de barbare, comme auraient dit les Grecs, que le texte
en langue phénicienne. Tout le reste, cadre et figure, est purement
hellénique par la donnée première et par l'exécution. C'est que le
monument appartient aux derniers temps de l'indépendance carthagi-
noise. Il n'est pas daté ; mais c'est bien à cette époque seule que
convient, comme le caractère de l'écriture, celui de cette architecture
composite qui mêle les moulures des différents ordres grecs; l'exé-
cution cle la figure est aussi d'une mollesse qui sent la décadence.
On a cru reconnaître dans le père de Melekiaton, dans Maharbaal le
Suffète, un lieutenant d'Annibal dont le nom parait souvent chez Tite-
Live, au cours de la seconde guerre punique. La stèle serait ainsi des
premières années du second siècle avant notre ère.

Comme nous l'avons déjà montré par plus d'un exemple, même
prédominance des formes grecques dans ces stèles dédiées à Tanil
que Carthage a fournies par milliers (fig. 13, 14, 15, 16, 29, 30, 71,
82, 83, 192); ce ne sont que colonnes ioniques supportant un fronton
triangulaire, volutes, oves et triglyphes, acrotères à palmeftes, des
motifs enfin qui tous sont empruntés au répertoire de l'architecture
hellénique. Seuls les symboles figurés dans ce cadre gardent leur
originalité; là même où les inscriptions manquent, ils suffisent à
dénoncer la provenance des monuments. Sur la plupart de ces stèles,
la divinité n'est représentée que par des emblèmes qui en abrègent et
en rappellent la figure, emblèmes dont le plus souvent répété n'est
autre que la main divine, ouverte et dressée pour bénir; clans quelques
bas-reliefs, en très petit nombre, on voit le buste, ou même le corps
tout entier de la déesse, mais ces images gardent toujours un singu-

* ♦

1. Gazette archéologique, 7e année, pp. 76-79 et pl. XVII. Un ex-voto carthaginois
(E. Renan et Fr. Lenormant).

tome m. 58
 
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