Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

lier caractère de lourdeur (fig. 327). On y sent que, si les artisans qui
ciselaient ces ex-voto avaient sous les yeux des modèles grecs, ils
n'étaient pas gens à profiter beaucoup de ces exemples. La semence

327, 328, 329. — Stèles votives de Cartilage. Bibliothèque nationale.

était tombée sur une terre ingrate et n'y devait pas lever; la forme
vivante n'éveillait pas la curiosité du sculpteur; il ne trouvait pas

plaisir à l'étudier et à la rendre dans son
inépuisable variété ; son dessin, abstrait et sec,
rappelle toujours celui des peintres d'armoi-
ries (fig. 328). 11 arrive ainsi parfois à une
véritable barbarie, comme dans cette esquisse
d'un personnage qui, debout et vu de profil,
fait le geste de l'adoration (fig. 329). Une
étrange représentation, c'est celle d'une divi-
nité qui a une queue de satyre et qui danse
(fig. 330). Sa tête a disparu, mais on voit
encore une de ses mamelles et son ventre
rebondi; c'est peut-être un thyrse qu'elle tient
à la main ; elle n'a pour tout vêtement qu'une
sorte de sous-ventrière terminée par deux
330. — stèle votive pattes qui flottent en arrière. L'idée d'une

de Carthage.

Bibliothèque nationale. pareille figure a peut-être été suggérée par les

images de satyres qui décoraient les vases
grecs et les bronzes étrusques.

Les figures d'animaux sont en général plus ressemblantes; on y
reconnaît la colombe (fig. 192) et le cygne1, le bélier2, peut-être

1. Ph. Berger, les Ex-voto du temple de Tanit, p. 20.

2. Ibidem, p. 10.