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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0487

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RESUME DE LA SCULPTURE PHENICIENNE.

i77

produits cle l'industrie grecque et les imitèrent dans leurs propres
ateliers. Ainsi se forma en Phénicie même un style gréco-phénicien,
dont l'introduction dans ce pays est, selon nous, bien antérieure à la
conquête de l'Orient par Alexandre et dont la trace ancienne se trouve
ailleurs que dans les terres cuites »

En effet, la même pensée et la même conjecture nous avaient élé
déjà suggérées par l'étude des sarcophages anthropoïdes en marbre;
dans la plupart d'entre eux, le caractère cle l'exécution nous avait
paru procéder du style des frontons d'Egine. On peut en dire autanI
du grand masque de femme qui a fait partie d'un sarcophage en terre
cuite (fig. 130). Il a été fabriqué avec la même terre que les figurines
dont nous parlons; seulement celles-ci sont encore plus anciennes;
elles nous reportent jusqu'au commencement du sixième siècle et
montrent, dès cette époque, les produits ou tout au moins les pastiches
de l'art grec archaïque commençant à pénétrer en Phénicie et venant
faire concurrence aux ouvrages des écoles qui cherchent leurs inspi-
rations en Assyrie et en Egypte.

A l'encontre de la théorie que nous avons adoptée, on pourrait
peut-être alléguer que les habitudes des Phéniciens auraient été
dérangées et que leur esprit aurait été déconcerté par ces emprunts
faits aux types qu'une autre race aurait créés. L'objection n'a pas de
valeur. « Eu important chez eux et en reproduisant dans leurs ateliers
les images des déesses grecques, les Phéniciens n'éprouvaient aucune
hésitation à y retrouver leurs déesses nationales. Les deux peuples
étaient habitués de longue date à de pareilles assimilations religieuses
qui reposaient sur des ressemblances parfois superficielles, mais
souvent aussi sur une véritable filiation historique. Il y avait telles
de ces petites idoles, encore à demi orientales, qui reprenaient natu-
rellement leur place clans les sanctuaires du pays. Hercule se confon-
dait avec Melqart, Aphrodite avec Astarté, comme aussi avec Baaltis
qui, par ses rapports avec Adonis, avait contribué à donner à l'Aphro-
dite grecque le rôle funéraire que nous lui voyons dans les terres
cuites des tombeaux. Le polythéisme antique avait un fond commun,
et les croyances qui en étaient sorties étaient assez larges et assez
flottantes pour se prêter à toutes portes de rapprochements et d'échan-
ges, qui étaient l'un des faits courants cle la vie internationale 2. »

■t. Heuzey, Catalogue, pp. 84-85.
2. Ibidem, p. 90.
 
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