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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0491

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LA SITUATION, LE SOL ET LE CLIMAT DE L'ILE. 481

verse donc l'île de part en part : elle a dans sa plus grande largeur
de 20 à 25 kilomètres ; en y comprenant le terrain plus élevé qui
sépare les deux bassins opposés, elle mesure à peu près vingt-cinq
lieues de longueur. Elle était connue dans l'antiquité sous le nom de
la bienheureuse (r, fjwocapMt). Aujourd'hui encore, les voyageurs sont Una-
nimes à en vanter la fertilité, à célébrer la beauté et la variété de la
végétation qu'elle étale aux regards partout où la main de l'homme a
pris la peine de confier au sol quelques plants ou quelques semences.
Par sa composition chimique et par sa couleur, le noir limon qu'y
déposent les crues annuelles du Pediaeos rappelle celui du Nil. Dans
les parties les plus creuses de la vallée, la couche d'humus qui s'est
ainsi accumulée a 6 et 7 mètres de profondeur; jusqu'aux premières
pentes de la montagne, elle est assez épaisse pour satisfaire aux
besoins des cultures même les plus exigeantes. Afin de tirer parti de
ce trésor, il faudrait des bras, il faudrait quelque prévoyance. Les
pentes ne sont pas rapides ; rien ne serait plus aisé que de diriger le
cours du fleuve et d'en retenir les eaux au moyen de barrages, de les
distribuer partout à l'aide de canaux d'irrigation. Maintenant les tor-
rents, après les grandes pluies d'hiver, se promènent capricieusement
au milieu des champs cultivés ; ils les emportent ou les ensablent à leur
gré. Ailleurs, ils laissent des marais pestilentiels. Enfin l'eau, que nulle
part l'homme ne s'est appliqué à retenir et à conserver, fait partout
défaut une fois les chaleurs venues ; à peine s'en glisse-t-il un mince
filet entre les pierres qui encombrent le lit des rivières. Pas une goutte
n'en parvient aux racines altérées.

Celte grande plaine, avec les vallées latérales qui en dépendent,
occupe à peu près la moitié de la surface de l'île. Le reste est couvert
par deux massifs montagneux qui se font vis-à-vis, mais qui sont loin
d'avoir la môme importance et la même étendue (fig. 346). Celui du
nord n'est aulre chose qu'une longue arête de calcaire jurassique ; les
points les plus élevés ne paraissent pas atteindre tout à fait un millier
de mètres. Du côté de la mer, où elle fait face aux cimes toujours nei-
geuses du Taurus cilicien, elle tombe à pic, en beaucoup d'endroits,
jusque dans les flots. Ce sont, comme sur la côte méridionale et occi-
dentale de la Crète, de formidables escarpements, de grandes falaises
rocheuses, rougies ou dorées par le soleil, où habitent par milliers les
pigeons sauvages. Il y a pourtant quelques anses, assez bien abritées,
où des bâtiments de très faible tonnage, tels que Caïques et felouques,
peuvent trouver un asile : ainsi le petit port de Keryniœs, qui a gardé

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