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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0496

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

ont fait l'admiration des contemporains, ont eu des charpentes mas-
sives et compliquées, comme les composaient les architectes du moyen
âge; or c'est encore aux bois de Cypre qu'il a fallu en demander les
matériaux, à ses frênes et à ses pins, à ses cèdres, à ses cyprès et à
ses chênes.

Ce qui, de tout temps, avait doublé la valeur de ces forêts, c'est
qu'elles se trouvaient dans une île ; grâce à leur situation, elles étaient
d'une exploitation beaucoup plus facile que celles qui couvraient les
flancs du Liban, de l'Amanus ou du Taurus. L'Orient n'a guère connu
les routes carrossables ; tout au plus en a-t-il possédé quelques-unes
pendant la période de la domination romaine. Dans de telles condi-
tions, on ne pouvait, sans des efforts prodigieux et de très grands frais,
transporter à distance des quartiers de roche ou des pièces de bois dont
la dimension fût considérable ; aussi la plupart des grandes villes
empruntaient-elles au sol qui les portait ou cherchaient-elles dans leur
voisinage immédiat la pierre dont étaient faits leurs édifices et leurs
maisons. Pour n'en citer qu'un petit nombre d'exemples, voyez Jéru-
salem et ses cavernes royales, Gortyne et son prétendu labyrinthe,
Syracuse et ses latomies, Rome et les galeries taillées dans le massif
même du Palatin, d'où ont été tirés les matériaux de sa première enceinte
et de ses plus anciennes constructions. Pour qu'une carrière, pour
qu'une forêt eussent quelque prix, il fallait qu'une plaine plus ou moins
large les séparât seule d'une cité populeuse ou bien qu'elles fussent
situées soit au bord d'un grand cours d'eau navigable comme le Nil, le
Tigre ou l'Euphrate, soit au-dessus des rivages mêmes de la mer, ce
grand chemin qui mène partout. Les forêts cypriotes présentaient cet
avantage; les arbres mêmes qui croissaient dans le fond des vallées et
dans le voisinage des plus hauts sommets ne pouvaient jamais être bien
loin d'un port quelconque ou tout au moins d'une grève d'échouage.
Une fois les planches ou les troncs arrivés à la côte, on les dirigeait
sur les chantiers de l'île ou sur ceux de l'Asie Mineure, de la Syrie et
de l'Egypte, vers tout pays où une dynastie ambitieuse et guerrière
travaillait à se donner une marine qui, de l'Hellespont jusqu'aux bouches
du Nil, la fît maîtresse des mers.

On vantait, dans l'antiquité, les cèdres, les cyprès, les noyers et les
platanes de Cypre ; le cèdre a disparu ; le cyprès ne s'y rencontre plus
guère à l'état sauvage, mais les noyers et les platanes réussissent encore
très bien dans ces mêmes vallées.

Ce dont l'île n'a pu être dépouillée par plusieurs siècles de mauvais
 
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