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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0499

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LA SITUATION, LE SOL ET LE CLIMAT DE L'ILE.

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de guirlandes de fleurs, qui s'allumaient chaque matin en l'honneur
d'Aphrodite. C'est comme à travers un voile de vapeurs odorantes, à
travers la fumée des sacrifices, que Virgile aperçoit et qu'il nous
montre l'île embaumée où règne la déesse :

... centum

Thure calent arse, sertisque recentibus halant.

Cette terre fertile enfermait dans son sein d'autres richesses qui ne
contribuèrent pas moins à faire la réputation de l'île et la prospérité de
ses habitants. Quand les Phéniciens vinrent s'établir à Cypre, ils eurent
bien vite reconnu des gisements de cuivre, assez importants pour que
l'exploitation, déjà commencée au temps d'Homère, s'en soit prolongée
jusqu'à l'époque romaine1 ; on y trouvait aussi du fer, mais en moins
grande quantité, et de l'alun, de l'amiante, des pierres précieuses. Le
cuivre était d'ailleurs, à l'époque reculée où eut lieu cette colonisation,
le métal indispensable entre tous; on le mêlait à l'étain pour obtenir
le bronze, que les hommes, pendant bien des siècles, employèrent
presque seul pour tous les usages de la vie; le fer, alors même que l'on
sut l'extraire et le travailler, ne se fit place que bien lentement auprès
du bronze. Or le cuivre de Cypre était le plus estimé dans l'antiquité;
aussi est-il souvent fait mention, chez les Grecs et les Latins, du ya)-/.ô;
x'j-pioç, de Y ses cyprïum. Les Latins allèrent plus loin : ils appelèrent ce
métal du nom même de l'île où il était si abondant et de si bonne qua-
lité; ils le nommèrent cuprum; c'est de là que dérivent notre mot
cuivre et les noms que porte ce métal dans les langues modernes de
l'Europe. Les mines de Cypre sont abandonnées depuis longtemps;
mais on a déjà signalé sur divers points des traces laissées par ces tra-
vaux. L'exploration géologique de File, qui va être entreprise, dit-on,
parles ordres du gouvernement anglais, devra fournir à ce sujet des
données plus complètes et plus précises ; peut-être conduira-t-elle à
découvrir des filons qui mériteraient encore d'être exploités ou des
amas de scories qui, comme au Laurium, pourraient être utilement
reprises et traitées par les procédés de l'industrie moderne. C'est dans

1. Dans l'Odyssée (I, 181), Athéné, qui a pris les traits d'un marchand, raconte qu'elle
va porter du fer à Témésé, ville cypriote, et qu'elle compte en rapporter du cuivre. Plus
tard, on voit les petits rois de Cypre se servir du produit de ces mines pour faire des lar-
gesses et se procurer d'utiles alliances. Entre 331 et 332, Nicocréon, un roi de Cypre,
envoie aux Argiens un présent de cuivre pour les vainqueurs dans les jeux de lArgolide
(Le Bas et Foucart, Voyage archéologique, Inscriptions du Péloponèsc, n° 1*22. Kaibel,
Épigrammata graeca, n° 846).

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