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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0501

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RÉSUMÉ DE L'HISTOIRE DE CYPRE. 491

mois jetés en passant, que nous devinons comment les Grecs se repré-
sentaient les origines cypriotes. Les termes dont ils se servent impli-
quent toujours Ficlée de l'antériorité des colons phéniciens. Pour n'en
donner qu'un exemple, c'est ainsi que Théopompe racontait « comment
les Hellènes, compagnons d'Agamemnon, occupèrent Cypre, ayant
chassé devant eux les gens de Kinyras, race dont les restes habitent
aujourd'hui Amathonte '. » Les gens de Kinyras ou les Phéniciens,
c'est tout un, et ce qui achève de fixer le sens des termes, c'est ce que
nous savons de l'histoire d'Amathonte. Dans toutes les luttes qui s'en-
gagèrent dans l'île entre les Grecs et les Asiatiques , cette ville fut
toujours au premier rang des ennemis de l'Hellénisme 2.

Ces témoignages eussent-ils fait défaut, on n'en serait pas moins
arrivé, par une autre voie, à reconnaître que les Phéniciens n'avaient
pas pu manquer de précéder les Grecs à Cypre. La civilisation phéni-
cienne, composée tout entière d'éléments empruntés à l'Egypte, à la
Chalclée et à l'Assyrie, est plus vieille que la grecque, et Cypre est
d'ailleurs plus près de la côte syrienne que des rivages de l'Ionie. Les
Phéniciens se sont mis plus tôt en mouvement que les Grecs et, pour
aborder à Cypre, ils avaient moins de chemin à faire ; ils devaient donc
arriver les premiers. Il est d'ailleurs vraisemblable que d'autres tribus
syriennes fournirent leur contingent à cette colonisation orientale. Le
nom d'Amathonte rappelle celui de la ville de Hamath, située dans la
haute vallée de l'Oronte; le vocable Kittim ou Khittîm, qu'emploient
les écrivains hébraïques en parlant de l'île de Cypre, fait songer aussi
à ces Khétas qui ont été si longtemps les maîtres de la Syrie septen-
trionale '.

Ce fut la région orientale et méridionale, la plus voisine de la Syrie,
qui fut tout d'abord touchée par cette influence, qui la subit le plus
docilement et y resta le plus longtemps soumise. Là se bâtirent les
trois villes dont l'origine phénicienne était la plus incontestée, Kition,
Paphos et Amathonte. La première paraît avoir été le plus ancien el
le plus important des établissements phéniciens, celui qui faisait avec

1. Théopompe, fr. CXI (Fragm.. hist, grœc. ed. Muller, t. ï).

2. Hérodote, V, 104.

3. Le terme géographique qui s'applique, dans la Bible, à Cypre y est écrit Kittim, par
un kaf; mais différents indices récemment recueillis conduisent à croire que cette lettre
avait deux prononciations, l'une forte et l'autre aspirée; c'est ce qui expliquerait l'ortho-
graphe XsTijxa, Xéuixo;, adoptée par Josèphe (Ant. Jud., I, vi, l). Si celle-ci correspond à la
prononciation réelle du mot, il est possible que celui-ci soit au fond le même que celui
qui désigne les Khétas ou Hittites, où la consonne initiale est un heth. Cetle identité pri-
mitive ne paraît pas invraisemblable à M. Renan.
 
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