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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0502

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

le continent et avec l'intérieur de l'île le commerce le plus actif l. Telle
était la réputation de cet entrepôt, que, chez les Orientaux, chez les
Hébreux par exemple, son nom de Kittim paraît s'être étendu à l'île
tout entière; les prophètes juifs n'en connaissent pas d'autres pour
désigner la grande terre occidentale qu'ils considèrent comme une
dépendance de la Phénicie 2. Quant à Amathonte et à Paphos, nous
avons eu déjà l'occasion de dire ce que furent ces centres religieux et
quel prestige leurs rites et leurs fêtes gardèrent, jusqu'aux derniers
jours du paganisme, ldalie et Golgos, qui appartenaient à la même
région, furent peut-être des villes moins peuplées ; mais leurs temples,
surtout celui d'Idalie, paraissent avoir été presque aussi célèbres et
aussi fréquentés. Lapéthos, sur la côte septentrionale, était encore
pour Scylax, au quatrième siècle, une « ville des Phéniciens 3 ».

Les colons syriens qui s'étaient établis dans la partie orientale de
Cypre étaient devenus bientôt assez nombreux et assez prospères pour
se suffire à eux-mêmes et pour aspirer à l'indépendance ; ils avaient
commencé par payer un tribut à la mère patrie ; mais ils finirent par
s'affranchir de cette obligation. Les rois de Tyr durent parfois entre-
prendre des expéditions militaires pour contraindre les princes de
Citium à reconnaître leur suprématie et à verser les sommes arriérées;
c'est ce que firent notamment Hiram au dixième et Elulaeus au
huitième siècle 4. Les luttes de Tyr contre les rois de l'Assyrie et de
Chaldée achevèrent de rompre les derniers liens de sujétion et
d'émanciper les royaumes cypriotes; ceux-ci battirent tous monnaie,
quand cette mode nouvelle se fut introduite dans l'île ; il y a particu-
lièrement toute une série de pièces à légendes phéniciennes où se
lisent les noms des rois de Kition '. Enfin, ce qui concourt à prouver

). Cicéron, parlant de Zénon, le fondateur du stoïcisme, au premier siècle avant notre
ère, l'appelle encore un Phénicien, parce qu'il est né à Kition (De finibus, TV, 20). Suidas
fait de même.

2. Isaie, XXIII, 1 et 12. Nombres, XXIV, 24.

3. Scylax, § 103 : A^m^o?, <ï>oivi'xu)v. Ch. Muller a démontré que le périple qui nous
est arrivé sous le nom de Scylax a dû être rédigé, sous la forme actuelle, vers 338 (Geo-
graphi Grseci minores, éd. Didot, t. I, Prolegomena, p. xliv).

4. Le fait est attesté par des textes que Josèphe a empruntés aux historiens de la
Phénicie, Ménandre et Dios, textes dont il transcrit les termes mêmes (Contre Apion, I, 18;
Ant. Jucl., VIII, v, 3; IX, xiv, 2); seulement, dans les deux passages où il est question
de la campagne d'Hiram, les manuscrits ont altéré le nom du peuple auquel Hiram
réclame le tribut ; ils donnent une fois Tituoî, une autre fois Iuxouoi, ethniques inconnus.
La vraie leçon est fournie par le fragment de Ménandre cité à propos d'Elulaeus; là; dans
un récit qui semble calqué sur celui qui a trait à Hiram, on lit Ktrrcaoc, et c'est ce mot
que l'on doit certainement rétablir dans les deux autres passages.

5. De Luynes, Numismatique des satrapies, pp. 82-83, pl. XIII et XIV. Six, Du Classe-
 
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