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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0505

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RESUME DE L'HISTOIRE DE CYPRE.

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première position de la ville de Soloi, aux Théséides Démophoii el
Acamas; celle de Gourion, à des colons argiens; d'autres établissements
moins certains, aux Dryopes, aux insulaires de Kythnos ; enfin l'occu-
pation générale de l'île, aux Grecs de l'armée d'Agàmemnon, revenant
de Troie, particulièrement aux Arcadiens d'Agapénor, qui auraient
fondé l'ancien temple de Paphos l. Que l'on fasse remonter la première,
immigration à des Grecs d'Europe ou bien à des éléments de même
race attardés eu Asie, l'ensemble de ces traditions n'en forme pas
moins un témoignage historique, dont on a trop diminué la valeur- .»

D'après tous ces récits, ces colons grecs se seraient établis dans
l'île peu d'années après la guerre de Troie, c'est-à-dire vers le douzième
siècle. Si cette date peut paraître bien reculée, au moins convient-il
de ne pas la faire descendre beaucoup au delà du temps où Y Iliade a
été composée telle à peu près que nous la possédons. Celle-ci n'envoie
pas les Grecs cypriotes au siège d'Ilion; mais, d'autre part, c'est à un
Grec de Cypre, Stasinos, qu'une tradition constante attribue la compo-
sition de l'un des plus anciens des poèmes cycliques, de celui qui
devait à cette origine son nom même de chants cypriaçues («.aponix,
scu-repiaxà). Les cités grecques se seraient donc fondées entre le moment
où Homère tirait son poème des chansons de geste éoliennes et celui
où a commencé le travail des poètes cycliques; autant que l'on peut, en
pareille matière, fixer des dates ou même les indiquer sous toutes
réserves, ce serait entre le début du dixième siècle et la fin du
neuvième que la race grecque, déjà répandue sur presque toute la côte
de l'Asie Mineure, déjà maîtresse de la Crète et de Rhodes, d'où elle
avait expulsé les Phéniciens, se serait jetée, dans l'élan de sa jeune
ambition et de son aventureuse curiosité, jusque sur cette île éloignée,
qui gardait l'entrée de la mer syrienne. Ce qui est certain, c'est que
ce peuplement de l'île par des bandes d'émigrants grecs s'est opéré
avant que se fût introduit dans le monde hellénique l'usage de
l'alphabet cadméen, c'est-à-dire de celui qui nota les sons de la langue
grecque à l'aide des lettres empruntées aux Phéniciens. Si les nouveaux
colons avaient apporté avec eux à Cypre ce commode instrument,
nous ne les verrions pas rester attachés, jusque sous la domination
perse, à une écriture à part, dont le système primitif conservait une
valeur syllabique aux caractères et, par l'absence des consonnes douces

1. Hérodote, V, 113; VII, 90. Théopoïipe, fragment CXI. Strabon, XVI, vi, 3; Plu-
tarque, Solon, 26. Pausanias, VII, v, 2.

2. Heuzey, Catalogue des figurines de terre cuite, etc., pp. 113 et 11 o.
 
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