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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0507

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RESUME DE L'HISTOIRE DE GYPRE. 497

Cypre, ils possédaient la région minière, la côte qui faisait face à leur
propre pays et plusieurs comptoirs sur les rivages du nord et du sud ;
le centre de L'île et tout l'ouest devaient être encore à peu près déserts.
Dans ces immigrants ils aimèrent mieux voir des clients que des en-
nemis. Pour les marchands de Sidon et pour leurs correspondants de
Kition et d'Amathonte, c'étaient autant de nouveaux et commodes dé-
bouchés que toutes ces cités naissantes, préoccupées de leur nourri-
ture et de leurs approvisionnements, pressées de se meubler et de s'ar-
mer au plus vite.

Les fondations de villes se succédèrent pendant un siècle ou deux,
à bref intervalle. Le déchiffrement des inscriptions écrites en caractères
cypriotes vient de prouver que le grec parlé dans l'île avait un caractère
éolien aussi marqué que le dialecte de Lesbos ou celui de FÀrcadie
et de l'Élide ; il faut donc que l'élément éolien l'ait emporté dans cette
colonisation, et c'est ce dont ne nous avertissaient pas les textes d'où,
jusqu'à ces derniers temps, nous tirions tous nos renseignements.
Voici comment on peut s'expliquer cette apparente anomalie : Malgré
leurs points de départ si différents, toutes ou presque toutes ces bandes
d'émigrants ont dû appartenir à ces couches anciennes de la popu-
lation grecque que vint troubler et bouleverser, vers la fin du douzième
siècle, l'invasion dorienne; or ces couches étaient formées surtout de
tribus éoliennes et achéennes, proches parentes les unes des autres.
Chassées de leurs demeures premières, certaines fractions de ces
tribus auraient fini par s'embarquer, en Argolide ou en Laconie, pour
aller chercher fortune vers l'Orient ; d'autres seraient sorties des ports
de l'Attique; mais toutes n'en auraient pas moins été unies par des
liens très étroits; il n'y aurait point eu là cette diversité d'origine
à laquelle on serait tenté de croire, si l'on prenait trop à la lettre les
témoignages des auteurs.

Grâce à la situation de l'île et à la fécondité de son sol, grâce aux
relations établies entre les Phéniciens et les Grecs, toutes ces villes
paraissent avoir prospéré rapidement. Elles étaient gouvernées, et elles
le furent pendant des siècles, par des chefs héréditaires qui portaient
le titre de rois. Les anciens divisaient d'ordinaire Cypre en neuf
royaumes : Salamine, le plus puissant de tous, Soli, Chytri, Curion,
Lapathos, Kerynia, la Nouvelle-Paphos, Kition et Amathonte1. Ces deux

1. Diodore, XVI, xlii, 4. Ce nombre a dû d'ailleurs subir des variations, suivant que
telle ou telle cité secondaire perdait ou recouvrait son indépendance. Engel, Kypros, t. I.
pp.231-233.

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