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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0509

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RESUME DE L'HISTOIRE DE GYPRE. 499

sur quelques points par les Phéniciens ; aux cultures déjà répandues
dans l'île, on en ajoutait de nouvelles. Attribut et présent de la plus
grecque de toutes les déesses de l'Olympe, Pallas-Alhéné, l'olivier est
l'arbre grec par excellence ; c'est ce que voulait dire, à sa manière, un
mythe cher aux Athéniens. A les en croire, les oliviers qui décoraient
les rivages de la Méditerranée, sur le continent et dans les îles, prove-
naient tous d'un seul et même tronc, celui que, dans sa lutte fameuse
contre Poséidon, la fille de Jupiter, d'un coup de sa lance, aurait fait
sortir de terre, en pleine Acropole, paré de son sévère feuillage, sym-
bole de paix et de prospérité, tout chargé cle ces fruits d'où l'huile
jaillirait désormais sous le pressoir, l'huile nourricière des hommes,
source intarissable de vie et de lumière.

Cet arbre utile, si beau même partout ailleurs qu'en Provence, les
Grecs l'ont porté avec eux sur toutes les côtes où ils se sont établis, de
Gadès à Gypre, d'Adria à Cyrène. Ce qu'il préfère, c'est un sol calcaire
dans le voisinage de la mer. Le terrain de l'île lui convenait donc
merveilleusement. Grâce aux semences et aux greffes apportées par les
colons, l'olivier se répandit cle proche en proche sur les pentes infé-
rieures des montagnes de Gypre. D'abord séparés par d'épais massifs de
forêts, les bois d'oliviers finirent par s'étendre et par se rejoindre. Jadis ils
entouraient l'île d'une ceinture d'un vert pâle, qui n'avait guère de trous ;
seulement, de loin en loin, elle était interrompue par quelque falaise
abrupte, par quelque rocher tombant à pic dans la mer. Il n'en reste
aujourd'hui que des lambeaux; mais, en plus d'un endroit, avec un peu
d'attention, parmi les broussailles, on distingue encore les traces d'an-
ciennes plantations, des murs de soutènement que les racines et les
eaux ont crevassés et disloqués, des arbres qui, féconds autrefois, ont
cessé de produire depuis qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes et que
le maquis les étouffe.

La prospérité matérielle ainsi atteinte après que les colons grecs
se furent répandus dans l'île tout entière et concoururent avec les
Phéniciens à en exploiter les richesses naturelles, cette prospérité,
que poètes et prosateurs s'accordent à célébrer depuis les plus anciens
écrivains de la Grèce jusqu'aux derniers de Rome, se soutint sans
changement notable pendant toute la durée du monde antique ; mais,
malgré les ressources qu'ils auraient trouvées dans leurs forêts, les
Grecs de Cypre ne paraissent pas avoir jamais cherché à reconquérir
cette suprématie maritime qu'ils avaient possédée, nous assure-t-on,
vers le neuvième siècle. Bien plus, ils ne semblent même pas avoir été
 
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