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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0511

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RÉSUMÉ DE L'HISTOIRE DE G Y PRE.

501

la ligure même du conquérant assyrien, une inscription cunéiforme
qui mentionne un roi de Kition parmi les six rois de Gypre qui ont
prêté hommage à Sargon ; d'autres inscriptions, provenant de l'Assyrie
même, contiennent des données qui s'accordent avec le témoignage de
cette stèle1.

Vers le milieu du sixième siècle, au moment où Babylone, héritière
de jXinive, touchait à sa ruine, l'Egypte eut sous les princes saïtes une
dernière et courte période de puissance et de fortune guerrière. Apriès
avait soumis la Syrie et battu sur mer les Cypriotes ; son successeur.
Amasis, conquit File de Gypre ; mais la domination égyptienne, cette
fois, ne dura guère qu'une trentaine d'années2. Un nouvel empire
venait de naître, celui des Perses; déjà, dans la courte durée d'une
seule vie d'homme, il avait absorbé toutes les contrées jadis soumises
aux Mèdes et aux Babyloniens. Sous Cambyse, l'héritier de Cyrus, il
conquit l'Egypte sur le fils d'Amasis, Psamménit. La Phénicie et Gypre
n'avaient pas attendu la prise de Memphis pour se donner au futur
vainqueur3; sous Darius, elles furent comprises ensemble dans la cin-
quième satrapie; mais, sous la suprématie de la Perse, les villes de
Gypre gardèrent leurs rois, quelques-uns phéniciens, la plupart grecs
d'origine et de langue.

Gypre se joignit en 502 à la révolte des Grecs d'Ionie contre le
joug des Perses ; mais l'élément phénicien refusa de s'associer au
mouvement et en prépara ainsi l'échec, que consommèrent les jalousies
des villes et des chefs4. Les victoires même de Gimon en Cilicie et
sur les côtes de Cypre ne réussirent pas à libérer l'île ; c'est proba-
blement qu'elle se souciait peu de son indépendance, et que la
population grecque ne prêtait aux efforts des Athéniens qu'un bien
tiède concours5. Trop d'intérêts rattachaient au continent voisin; elle
ne se fût pas exposée volontiers à s'en voir fermer les ports. Évagoras

1. Les rois cypriotes ont payé tribut à l'Assyrie sous Sargon (Sciirader, die Saryonstcle
des Berliner Muséums, dans les Abhandlungen de l'Académie de Berlin, 1881), sous Assar-
haddon (J. Menant, Annales des rois d'Assyrie, p. 208, Cf. p. 249), et sous Assourbanipal
{Guide to the Kouioundjik gallery, p. 158). Dans les Annales d'Assarhaddon, comme on les
appelle, il y a dix à douze rois qui paraissent cypriotes (Halévy, Revue des études juives,
janvier-mars 1881). Dans les textes assyriens, l'île de Cypre est appelée latnau, nom
pour lequel aucune explication satisfaisante n'a encore été proposée (Oppert).

2. Hérodote, II, 182. Diodore. I, lxvui, 1 et 6.

3. Hérodote, 111, 19. Cf. 91.

4. Id., V, 104 et suiv.

5. Thucydide, 1,94 et 112. Diodore, XI, xliv, 2; lx, 5-8; lxi, 7. Plutarijce, Cimon,
18 et 19.
 
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