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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0513

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RESUME DE L'HISTOIRE DE GYPRE. 503

monde oriental; mais, sous d'autres apparences, ils se reformèrent cl
se renouèrent bientôt d'eux-mêmes. Gypre fut disputée pendant quelque
temps entre Antigone et Démétrius d'une part, et de l'autre Ptolémée
Soter. Depuis l'an 295, elle resta à l'Egypte, malgré quelques tentatives
des Séleucides pour la ressaisir et en refaire un appendice de la Syrie.
Afin d'en être plus sûrs et d'en avoir mieux en main toutes les res-
sources, les Lagides donnèrent à leur conquête une organisation
nouvelle; ils supprimèrent les anciens pouvoirs locaux et confièrent
Gypre à une sorte de vice-roi auquel les inscriptions donnent le triple
titre de général, d'amiral et de grand-prêtre de l'île; une force militaire
considérable était à sa disposition. Quand la monarcbie égyptienne
s'affaiblit parles fautes et les vices d'une dynastie frappée de décadence,
Gypre devint à plusieurs reprises une sorte de royaume séparé qui
servait d'apanage à l'un des princes lagides. Elle était dans cette
situation lorsque, fan 59 avant Jésus-Christ, une rancune et un caprice
du fameux tribun Clodius, l'ennemi de Gicéron , en amenèrent la
réduction en province romaine. Caton fut envoyé, pour en prendre
possession, sans vaisseaux ni soldats, tellement on regardait les
Cypriotes, depuis longtemps façonnés à l'obéissance, comme incapables
d'avoir la moindre velléité de résistance. De la vente des objets
précieux appartenant au dernier roi ainsi que du trésor qu'il avait
laissé, Caton tira et rapporta li Rome près de sept mille talents, environ
40 millions de francs. Un moment rattachée à l'Egypte parla prodigue
tendresse d'Antoine pour Cléopâlre, Cypre fut comprise par Auguste
au nombre des provinces dont il abandonnait le gouvernement au sénat;
l'administration en fut confiée à un proconsul.

L'antiquité tout entière s'accorde à signaler la mollesse des
Cypriotes, leurs habitudes efféminées et dissolues1. Pour détendre le
ressort des âmes, il n'eût même pas été besoin des rites licencieux
dont la tradition s'était conservée dans les temples; en l'absence de
toute liberté politique, il eût suffi de cette abondance extraordinaire que
l'île devait à ses richesses naturelles, à sa fertilité et à son commerce.

1. De curieux détails nous ont été conservés par Athénée sur les étranges raffinements
de luxe et de volupté dont l'usage s'était établi dans les cours des petits princes de Cypre;
Athénée les emprunte à un historien cypriote de l'époque alexandrine, Cléarque de Soli.
(Athénée, III, 100; VI, 257; XIII, 586-594. Cf. Térence, Adelphi, II, 2; Plaute, Pœnulus,
1251 et suiv.) Le régime monarchique auquel étaient soumises les cités cypriotes présen-
tait des traits assez particuliers pour que le Montesquieu de l'antiquité, Théophraste, ait
cru devoir l'étudier et le décrire; un de ses traités perdus était intitulé : la Royauté à
Cypre, Pao-tÀîia twv KuTipiwv.
 
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