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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0517

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LES CONDITIONS

ET

LES MATÉRIAUX.

§ 3. — LES CONDITIONS ET LES MATÉRIAUX

Les influences étrangères que l'art a subies en Syrie se sont exer-
cées aussi dans l'île de Cypre ; elles s'y sont fait sentir à la plastique,
tantôt directement, tantôt par l'intermédiaire de la Phénicie. La sculp-
ture cypriote diffère cependant de la sculpture phénicienne par des
nuances qui sont sensibles pour un œil exercé.

Ces caractères particuliers de l'art insulaire, ce n'est pas seule-
ment, ce n'est pas surtout dans les figurines en argile qu'il faut les
chercher. De la Syrie à Cypre. les terres cuites sont souvent presque
pareilles, et cette ressemblance est facile à expliquer. Ces menues sta-
tuettes voyagent aisément, soit à l'état de moules qui permettent de
reproduire, n'importe où, un même type en nombre indéfini, soit sous
forme d'épreuves tirées et livrées au commerce. On ne peut donc s'en
servir qu'avec une extrême réserve ; la question d'origine reste souvent
douteuse. Pour définir un style local et national, la sculpture lapidaire
fournit des éléments d'appréciation bien plus sûrs. Ainsi, lorsqu'on a
vu clans un musée et que l'on a bien regardé quelques statues trouvées
à Cypre, on n'a pas de peine ensuite à en reconnaître les congénères,
quand on se trouve les rencontrer dans une autre galerie. A certains
égards, ces figures en rappellent d'autres dont la provenance n'est pas
la même; cependant elles ont une physionomie à part, comme ces
gens qui portent leur acte de naissance écrit dans les traits de leur
visage et dans la couleur même de leur teint. Cette singularité tient à
plusieurs causes, qui, toutes complexes qu'elles soient, se laissent ra-
mener à deux principales. Homogène et toute sémitique en Phénicie,
la population, à Cypre, était composée de deux éléments, qui partout,
dans l'île, étaient en contact et dont chacun était représenté sur les
points mêmes où l'autre se trouvait dominer; or une de ces deux races,
celle qui avait la supériorité du nombre et qui occupait la plus grande
partie du territoire, était la race grecque, bien mieux douée que la
syrienne pour les arts plastiques. De plus, le sol de Cypre mettait en
abondance à la disposition du sculpteur une matière qui, sans avoir les
mérites des marbres grecs, se prêtait mieux au travail du ciseau
que les calcaires grossiers ou les laves de la Phénicie.

Quoique les Grecs de Cypre n'aient suivi qu'à pas très lents et de
fort loin le mouvement et la marche en avant du moude hellénique, ils
 
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