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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0536

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526

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

oriental de la Méditerranée, on se remit de plus belle à imiter le style
égyptien. Il y eut là, pour celui-ci, une nouvelle période de faveur et
de vogue qui commença vers la fin du septième siècle et qui se pro-
longea sous les Achéménides. Sans doute, vers la fin du cinquième
siècle, l'art hellénique prit le dessus; mais la lutte fut encore longue
et, dans tous ces parages de la Syrie et de ses dépendances naturelles,
on a continué, peut-être jusqu'au temps des Ptolémées, à s'inspirer,
par moments et par endroits, des formes et des motifs qu'avait accré-
dités le prestige du génie égyptien. On serait tenté de faire descendre
jusque-là telle figure qui est bien costumée et coiffée à l'égyptienne,
mais où l'on sent, à la liberté du travail, que l'artiste a profité des
exemples et des leçons du sculpteur grec.

Dans ces figures que l'on pourrait qualifier à?égyprisantes, ne vous
attendez pas à trouver des copies littérales des modèles égyptiens, des
pastiches qui puissent faire illusion; alors même qu'on ne serait pas
averti par la qualité de la pierre, si facilement reconnaissable, on ne
se demandera jamais, comme à propos de certains fragments trouvés
en Phénicie (tîg. 228), si l'on est en présence d'une œuvre importée ou
d'un produit de l'art indigène. L'imitation, à Gypre, garde toujours
une certaine indépendance, et cependant ici le modèle est serré de
plus près que dans les images qui composent ce que nous avons
nommé le groupe assyrien. Nous retrouvons, dans nombre de ces
ligures, cette exécution coulante el sobre qui nous avait paru révéler
l'influence secrète du goût égyptien jusque dans les monuments dont
le premier aspect éveillait de tout autres souvenirs ; mais ici la
ressemblance n'est pas seulement dans cette manière générale de
concevoir l'œuvre plastique, dans le caractère du modelé; on recon-
naît, chez beaucoup de ces statues cypriotes, jusqu'aux poses consa-
crées et aux modes traditionnelles de l'Egypte ; seulement, à Cypre,
ces poses et ces modes sont atténuées par de légers changements qui
les approprient aux exigences el aux habitudes locales.

Quand on passe des figures qui rappellent l'art assyrien à celles
qui paraissent inspirées des modèles égyptiens, le contraste est frap-
pant. Plus de ces longs vêtements superposés sous lesquels dispa-
raissent toutes les formes du corps; dans quelques figures c'est la
demi-nudité égyptienne, la schenti autour des hanches, le buste, les
jambes et les bras découverts (fig. 358) ; mais plus souvent le person-
nage porte une tunique collante, à manches courtes, sous laquelle la
chair se fait sentir presque aussi franchement que si elle n'avait pas de
 
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