Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0556

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
546

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

montrent qu'on s'était arrangé pour donner à cette pièce du vêtement,
daus le costume des gens riches, un caractère ornemental qui concou-
rait au luxe de l'habit. On a là l'indication d'une mode qui est propre à
Cypre; nous n'avons pas rencontré en Egypte ou en Asie, nous ne
retrouverons pas en Grèce rien qui ressemble à ce pagne incomplet,
largement échancré là même où, dans la schenti égyptienne, le voile
se renforce et se double d'une épaisse bande d'étoffe, qui tombe sur le
ventre et entre les jambes.

Une seule chose a pu rendre possible ce singulier caprice, c'est
cette tunique qui ne fait pour ainsi dire jamais défaut dans les statues
cypriotes ; dans les figures mêmes où elle paraît manquer, il est
possible qu'elle ait été indiquée par une couche de peinture dont le
temps a effacé la trace. Cette tunique paraît avoir été d'un usage aussi
constant à Cypre que l'est chez nous la chemise. Elle est d'ailleurs,
suivant les époques et les influences qui dominent, assez différemment
figurée. Dans les statues pseudo-égyptiennes, elle épouse les formes du
corps. Au contraire, quand, à l'école des artistes grecs, on eut appris
à se préoccuper de la draperie, la tunique prit plus d'importance; le
ciseau y traça partout ces sillons légers et parallèles qui, dans la
pensée du sculpteur, devaient rendre sensible à l'œil la fine souplesse
du tissu. On remarquera, comme encore particulière à Cypre, la dispo-
sition du vêtement dans une de ces statues (tig. 364). Le personnage
imberbe qu'elle représente porte deux tuniques superposées; celle de
dessus, sorte de blouse, s'arrête aux genoux, tandis que celle de
dessous, également plissée, tombait jusqu'aux pieds, qui sont brisés.
Cette dernière est très étroite ; serrée autour des jambes, elle en des-
sine le contour de telle façon, que l'on serait, à première vue, presque
tenté d'en prendre la partie inférieure pour un pantalon ; mais ce n'est
là qu'une apparence qui ne résiste pas à un examen plus attentif,
comme on le comprend si l'on compare cette statue à d'autres images
où le costume s'éloigne moins des usages grecs, à celles où un ample
manteau est jeté par-dessus la tunique (fig. 372). Vous voyez alors les

dû dire, c'est que l'on éprouve quelque embarras, pour maintes statues cypriotes, à
définir le sexe. Pourtant, dans toutes les figures qui portent ce caleçon, la poitrine n'est
pas plus forte et plus saillante que dans celles qui sont certainement masculines; mais
ce qui paraît trancher la question, c'est que, dans l'un de ces monuments, dans celui que
Dœll décrit sous le numéro 77, la barbe est nettement indiquée. Elle l'est, comme dans
plus d'une statue dont le sexe n'est pas douteux, par un simple trait; mais cette indi-
cation suffit. Toute la partie des joues et du menton que limite ce contour était peinte
en noir. Dœll remarque cette barbe et n'en maintient pas moins la désignation qu'il a
attachée à tout ce groupe; nous croyons qu'il s'est trompé.
 
Annotationen