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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0571

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LES FIGURES DE DIVINITÉS.

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disposaient sur le corps de certaines statues et parfois même autour
de la pierre conique qui tenait la place d'honneur dans le sanctuaire.
Dès lors les images de cette divinité se partagent en deux séries
parallèles, qui se prolongent l'une et l'autre jusqu'au jour où elles
subissent également l'influence de l'art grec.

Ce qu'il y a de plus ancien dans ce groupe des images vêtues,
c'est, semble-t-il, des maquettes à base cylindro-conique qui parfois,
malgré leur caractère tout conventionnel, ne manquent pas d'une
certaine élégance. On en a de tout à fait grossières; mais, dans plus
d'une pièce, la tête et le buste, où les seins ressortent sous l'habit,
sont traités avec un soin curieux. Le travail s'arrête à la hauteur
de la ceinture; au-dessous, ni hanches, ni jambes; le corps s'éva-
nouit pour ainsi dire et disparaît dans une sorte de colonne qui
s'élargit par en bas. 11 est aisé de comprendre comment on a été
conduit à cette forme; il fallait suspendre par un fil ou bien appuyer
contre la paroi ces galettes plates qui avaient été les premiers ou-
vrages du modeleur; ici, au contraire, l'idole se tient debout, grâce à
l'évasement de sa partie inférieure. Plus tard, un nouveau progrès
sera réalisé par l'invention de la plinthe; quand on saura dresser et
fixer la figurine sur ce petit plateau d'argile, on n'aura plus besoin
de sacrifier les jambes et les pieds; sans recourir à cette suppression
arbitraire, on obtiendra la même stabilité que par l'emploi du cône
tronqué.

D'ailleurs, alors même que cet expédient fut en usage, on dut bien
longtemps encore, dans les ateliers qui fournissaient aux fidèles ce que
nous appellerions des objets de piété, conserver par habitude la forme
que la tradition avait consacrée et rendue familière à tous les yeux.
La statuette que nous reproduisons est d'une exécution déjà savante
(fîg. 384) ; le cylindre qu'elle termine est creux et à parois minces ; elle
a été très soigneusement coloriée au pinceau. On y peut relever, dans
le dessin des yeux et de la bouche, quelques traces de l'action exer-
cée par l'archaïsme grec sur l'art cypriote ; mais la coiffure, les bijoux
et le costume sont d'un goût qui n'a rien d'hellénique. La déesse paraît
coiffée d'une perruque ; on sait que l'Egypte et l'Assyrie ont volontiers
employé ce moyen pour mieux encadrer le visage des dieux et des rois;
ici, par devant, cette chevelure artificielle, teintée de noir, s'étale
sur les épaules en forme de deux larges feuilles, à nervures symé-
triques. On ne voit pas les oreilles; celles-ci, comme clans maintes
autres têtes cypriotes en argile et en pierre, sont cachées sous un

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