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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0576

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566

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

La déesse est debout, en grand costume. Au front, un large
bandeau. La chevelure tombe en tresses nombreuses par derrière et
par devant, à droite et à gauche du visage. Au cou, deux colliers, un
cercle et un triple rang de perles fermé par un chaton carré. L'avant-
bras est orné aux poignets de bracelets ouverts qui se ferment par
l'élasticité du métal et qui se terminent par des têtes de chèvre. Le
vêtement de dessus, qui paraît fait d'une étoffe souple et fine, s'ouvre
par devant et laisse apercevoir en dessous une robe qui, par devant,
ne descend que jusqu'au cou-de pied, mais qui, par derrière, couvre
les talons et est pourvue d'une queue que la main gauche tient et
ramène en avant ; la main droite tient une fleur. L'ensemble du cos-
tume est lourd malgré l'effort qu'a fait l'artiste pour en varier l'aspect
par la recherche voulue de plis symétriques que dessinent des lignes
en zigzag ou des stries parallèles \

Dans toutes les figures que nous avons décrites jusqu'ici, il est
impossible de ne pas reconnaître, sous les traits que lui avait prêtés
l'art oriental, la déesse dont le culte avait été implanté dans l'île de
Cypre par les Phéniciens et y avait jeté un si grand éclat.

Après la déesse de l'amour et de la fécondité, le personnage divin
qui paraît avoir tenu le plus de place dans les religions cypriotes et
que les sculpteurs de l'île ont le plus souvent reproduit, c'est un dieu
qui s'est de bonne heure confondu avec l'Héraklès grec. Son image
est partout dans les collections formées à la suite des fouilles faites
dans l'île; il est probable que l'un au moins des temples dont les
ruines ont été exploitées à Âthiénau par M. de Cesnola lui était
consacré.

Quelques-uns des traits dont s'est formé ce type paraissent tirés
« de la représentation égypto-phénicienne du dieu Bes, la plus
antique peut-être des caricatures populaires 2. » Bes, nous l'avons
vu, était quelquefois figuré comme un puissant chasseur, comme un
destructeur de monstres (fig. 295 et 296); au premier moment, on est
presque tenté de voir une image de ce dieu dans la statue colossale
qui a été découverte à Amathonte en 1873 et que possède aujourd'hui
le Musée impérial de Gonstantinople (fig. 386) 3. Bien de plus étrange

1. Doell, Die Sammlung Cesnola, pl. I, fig. 2. Ceccaldi, Monuments antiques de Cypre,
p. 243, n. I.

2. Heuzey, Papposilène et le dieu Bes (Bulletin de correspondance hellénique, 1884,
p. 162):

3. Sorlin-Dorigny, Statue colossale découverte à Amathonte (Gazette archéologique,
1879, p. 230 et pl. XXI). Reinach, Catalogue du musée impérial d'antiquités, pp. 48-49.
 
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