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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0582

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LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

ïzdubar, Bes, le dieu Pygmée, tous ces personnages laissaient l'im-
pression d'une grande force physique, mais d'une force qui n'était
pas soumise à la discipline de ces mouvements rythmés par lesquels
s'obtient l'heureuse proportion des parties et le noble aspect de
l'ensemble, qualités que comportait le type de l'Héraklès grec, tel
que le conçut, dès le premier éveil de la pensée grecque, la brillante
imagination de poètes tels que les Homère et les Hésiode.

Pour réaliser le type qu'il avait en vue, l'art qui naissait à Cypre
trouvait donc, dans les modèles que lui avait fournis l'Orient, des
traits qu'il pouvait utiliser. Il fit son choix et le fît avec goût. Quoique
Cypre et la Grèce continentale n'eussent pas de lions, la sculpture
conserva l'habitude d'associer à l'image du dieu de la force victorieuse
le souvenir du lion terrassé par son bras; familier à tous les yeux,
ce symbole éclaircissait et complétait le sens de la figure principale.
Il resta donc en usage, mais en devenant un simple accessoire. Le lion
ne fut plus indiqué que par sa dépouille, parfois serrée autour des
hanches, plus souvent jetée sur la tête et sur les épaules du chasseur.
Dès lors, plus cle ces groupes qui ne comportaient guère que deux
ou trois dispositions, toujours les mêmes; plus de dieu debout sur le
dos du monstre ; plus de ces arrangements symétriques comme nous
en avons tant vu, où le caractère conventionnel de la pose exclut toute
idée d'une lutte sérieuse. 11 faudra désormais que la figure virile qui
représente le dieu soit expressive par elle-même, par l'ampleur de
ses formes, par la solidité de sa charpente où les os seront recou-
verts d'une chair ferme et drue.

Avec le colosse d'Amathonte, nous assistons en quelque sorte à la
naissance du type nouveau, que conduiront à sa perfection une suite
d'essais plus ou moins heureux et de retouches successives. Est-ce
ïzdubar, est-ce Bes qui en a fourni les traits principaux ? On peut
hésiter, et il semble que l'on sente ici l'influence de modèles diffé-
rents. La coiffure, le tatouage, les membres velus, la peau du lion
jeté sur le dos, tout cela est emprunté à Bes ; ïzdubar et Bes ont en
commun la large face léonine qu'entoure ce qui ressemble plus à une
crinière qu'à une chevelure d'homme ; mais la barbe est traitée clans
un autre esprit que sur les statuettes du dieu égyplo-phénicien ; elle
rappelle bien plutôt le faire des sculpteurs assyriens. Quant au mouve-
ment des bras, qui tiennent le lion suspendu par les pattes de der-
rière, l'idée en a été suggérée par toute une série de monuments asia-
tiques dont nous avons déjà cité plus d'un échantillon (fig. 283, 284,
 
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