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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0583

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LES FIGURES DE DIVINITÉS.

573

285, 295) ; le dernier terme de cette série, ce sera un motif qu'a-
doptera l'art grec archaïque, celui qui caractérise la figure que les
archéologues désignent par le terme à'Artémis persique. La peau de
lion n'est pas encore jetée sur la tête ; on reconnaîtra bien vite que
c'est là sa véritable place, qu'elle y produit meilleur effet que quand
elle est employée, comme ici, en guise de ceinture.

Toute une suite de figures cypriotes, qui abondent dans nos collec-
tions et qui proviennent pour la plupart cl''Athiénau, témoignent de la
peine qu'ont prise les sculpteurs de l'île pour arriver à définir ce type.
Ils ne s'en sont pas tenus à cette nudité qu'ils avaient commencé par
lui prêter ; leur sculpture était trop habillée pour qu'ils n'aient pas
senti bientôt le désir de vêtir leur dieu. On les voit hésiter entre les
deux partis à prendre. Ainsi, l'une des statues les plus importantes et
les mieux conservées que M. de Gesnola ait trouvées à Golgos est un
colosse haut de près de trois mètres, qui représente certainement
Hercule1; là, le dieu a sur la tête la peau de lion ; sa main gauche
supporte la massue levée et sa main droite tenait des flèches. Or la
statue, qui était peut-être la statue même du temple, celle qui y occu-
pait la place d'honneur, est vêtue; le dieu n'a de nu que les jambes ;
le torse est caché sous une sorte de tunique collante serrée à la taille
par une ceinture ; mais il n'en est pas de même dans le bas-relief qui
décorait l'une des faces du piédestal de la statue (fig. 387) 2.

Ce bas-relief met en scène un des épisodes de la vie d'Hercule, ce
que les mythologues appelleront plus tard son dixième travail, l'enlè-
vement des troupeaux de Géryon. A la gauche du spectateur, Hercule,
debout sur une élévation du terrain, est représenté nu. Sur son dos, la
peau du lion, dont la queue pend entre les jambes du héros. La jambe
gauche est portée en avant. Sur la droite, tendue en arrière, s'arc-boute
la partie supérieure du corps, qui est presque effacée. La tête aussi a
disparu. Le bras droit, visible en partie, est levé et replié ; la main,
au niveau de l'oreille, brandissait une arme, sans doute la massue.
Le dieu était d'une stature double du personnage placé à ses pieds. Le
bas-relief étant divisé en deux registres, il en occupait presque toute
la hauteur.

Au registre supérieur, le chien Orthros, pourvu de trois têtes,
regarde Hercule, dans une attitude menaçante. Au premier moment,
on serait tenté de croire que le monstre a déjà été atteint d'un dard ;

1. Cesnola, Cyprus, pp. 132-135 et pl. XII.

2. Cesnola, Cyprus, pp. 136-137. Ceccaldt, Monuments antiques de Cypre, pp. bo-o6.
 
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