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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0603

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LES HOMMES.

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pose est toujours grave et recueillie. C'est ce qui nous autorise à
classer parmi les statues votives nombre de monuments qui s'expli-
queraient difficilement par eux-mêmes, sans le secours de ces compa-
raisons. Grâce aux analogies que nous avons invoquées, les figures
mêmes qui restent les plus indéterminées se rattachent à d'autres
dont la destination est plus claire et dont le sens est plus apparent.
Dans ces statues où la tête de l'uréus se dresse, soit sur le devant du
pshent, soit au bas de cette espèce de tablier qui ferme par devant la
shenti, nous avons été tentés de reconnaître des princes, dont l'orgueil
se complaisait dans l'emploi de cet emblème que tout l'Orient connais-
sait comme le blason de la royauté égyptienne. A côté de ces faibles
imitations des colosses de Thèbes et de Sais, on trouve des statuettes
de personnages qui portent aussi le costume égyptien, mais très sim-
plifié (fig. 405). Plus rien qui rappelle cette coiffure si haute et si
compliquée que les égyptologues appellent la double couronne; on
s'est contenté de donner à la chevelure l'aspect qu'elle offre quand
elle est enveloppée du klaft. Point de riches colliers sur la poitrine,
mais seulement un anneau sur le bras. Le pagne qui entoure les reins
a bien la disposition ordinaire, mais il y manque les ornements royaux.

C'était ainsi que se faisaient représenter les gens de bonne condi-
tion, au temps où les petits souverains de Kition et des autres Etats de
l'île se déguisaient en pharaons. Quand on n'était pas de race royale,
l'effigie que l'on déposait dans le sanctuaire était plus modeste de
dimension et d'atours ; cependant c'était bien toujours la même mode
que suivaient le prince et ses sujets.

Lorsque, par deux fois, à la fin du sixième et au commencement
du quatrième siècle, les Grecs tentèrent de se soustraire au joug de
l'empire asiatique dont ils dépendaient, quand ils voulurent s'unir plus
étroitement à leurs frères de l'Ionie et de la Grèce propre, un Onésilas,
un Evagoras ou quelque autre prince philhellène se fit-il dresser dans
les parvis d'un temple cypriote une statue qui le représentât sous les
traits et avec l'armure d'un guerrier grec? Nous l'ignorons; il ne nous
est pas parvenu de figure monumentale qui ait ce caractère. Dans
celles des grandes statues cypriotes que l'on peut attribuer, d'après
leur style, à l'un ou à l'autre de ces moments, on ne rencontre ni le
costume militaire ni la nudité héroïque; c'est toujours le vêtement civil
ou sacerdotal, la fine et longue tunique par-dessus laquelle est jeté
l'ample manteau, où le personnage se drape parfois à la façon de
l'orateur, comme l'Aristide et FEschine de nos musées.

Tu M12 III. 7ii
 
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