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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0613

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LES ANIMAUX.

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d'autres qui avaient le train de derrière du cheval, tandis que par
devant c'étaient des hommes, ce qui leur donnait l'apparence des
hippocentaures ». Plus loin, il parle de « chevaux à tête de chien »
et « d'autres bêtes qui avaient la tête du cheval avec des queues de
poisson ». Ce dernier type, c'est l'Hippocampe des Grecs. Toutes ces
étranges combinaisons, l'historien ne les avait pas inventées ou prises
seulement dans les vieux textes qu'il résumait; on les voyait, dit-il,
réalisées dans le temple de Bel, à Babylone1.

Plusieurs des types qu'indique là Bérose ne se sont pas encore
rencontrés dans les monuments chaldéo-assyriens ; mais ce que l'on
y a déjà retrouvé d'analogue permet de penser que de nouvelles
découvertes nous rendront les unes après les autres toutes ces images
monstrueuses. Le cheval ailé a été signalé en Assyrie dans un
bas-relief du palais d'Assournazirpal, c'est-à-dire dans une sculpture
qui date des premières années du neuvième siècle2; mais ce n'étaient
pas les sculpteurs de Calach qui avaient eu la première idée de prêter
ainsi au cheval les ailes de l'oiseau. On sait quels symboles bizarres
et quels animaux réels ou factices sont figurés dans le registre
supérieur de ces bornes ovoïdes qui, en Chaldée, mettaient les pro-
priétés et les contrats sous la protection des dieux et des démons3;
or, sur une de ces stèles que l'on croit du douzième siècle et qui
provient de la Chaldée, parmi les formes singulières qui se pressent,
comme dans les autres monuments du même genre, vers le sommet de
la pierre, au-dessus d'un long texte cunéiforme, on voit une image
qui mérite d'attirer l'attention (fig. 412)4. Le monstre est composé
d'éléments très divers. La tête et le buste sont d'un guerrier qui,
coiffé d'un casque conique, la barbe et la chevelure longue, le carquois
sur l'épaule, tend son arc pour lancer une flèche; ce torse humain
s'adapte, par une insensible transition, à un corps de cheval; ce
cheval, comme celui de Nimroud, est ailé.

Quand on suit de l'œil, sur l'original, le tracé de la figure et qu'on
en étudie le travail, il semble qu'elle n'ait pas d'abord compris autre

1. 'Ov xoci ta; £Îxôva; èv tm toù T>r\\ou vouo àvaxstaÔat.

2. Histoire de l'Art, t. II, fig. 279.

3. Ibid., t. II, fig. 10, 233, 301, 302.

4. C'est d'après M. Pinches que nous indiquons cette date comme probable. On Ul
sur la pierre le nom du roi Meli-Sihu, que cet assyriologue place vers l'an 1107, dans la
liste qu'il a dressée des princes de la Chaldée jusqu'à présent connus (Proceedings of the
Society of biblical archseology, 188i). La dalle qui porte ce contrat a été trouvée par
M. Rassam à Babylone; elle est entrée au Musée Britannique vers la fin de l'année 1882.
 
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