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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0630

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

qui s'étend et se développe tout à l'aise sur les deux faces principales
du sarcophage d'Amathonte, c'est l'idée du voyage posthume qui
conduit le mort à son dernier séjour. Dans le premier de ces deux
monuments, le sculpteur s'en est tenu à la représentation du voyage
lui-même; ici, menant le défunt jusqu'au terme de la route, il le
montre en possession de sa demeure nouvelle et de sa nouvelle exis-
tence. Que fait là-bas le défunt, comment remplit-il ces longues heures
dont il ne sait plus le compte et qui n'auront pas de fin? La réponse
à cette question, elle est clairs les deux tableaux que nous venons de
décrire. Le mort retrouve là les deux grandes joies de la vie, les
plaisirs virils de la force qui se dépense daus les luttes du champ de
bataille ou de la chasse, puis la détente et le repos du festin, où tout
est enchantement, la saveur des mets et le bouquet du vin vieux, les
doux sons de la flûte et de la lyre, enfin le sourire et la beauté de
la femme.

Par cette place faite au char dans le décor du sarcophage de Golgos,
celui-ci continue donc une tradition d'idées et de représentations funé-
raires qui a ses origines dans les croyances de la Phénicie; mais ici
tout a pris la couleur et la physionomie grecques. L'ensemble de la
forme et de l'ornementation a une élégance et une sobriété que nous
n'avions pas trouvée dans le monument d'Amathonte; le style des
figures est celui de l'archaïsme grec, mais de l'archaïsme déjà savant
et habile. Si la symétrie est encore un peu trop marquée, soit dans la
disposition des groupes et des accessoires , soit dans les plis de la
draperie, il y a déjà de la variété dans les mouvements, de la souplesse
et de la grâce dans le dessin des corps et dans le choix des poses. Ce
monument ne peut guère être antérieur au milieu du cinquième siècle ;
peut-être même dale-t-il d'une époque un peu plus tardive, car il a
fallu un certain temps pour que se fissent sentir, dans les provinces
reculées du monde grec, les progrès qu'accomplirent vers ce temps
les écoles d'Argos et d'Athènes. Les Grecs de Cypre n'ont jamais été en
avance sur leurs compatriotes; ils ont toujours retardé.

§ 9. —■ LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA STATUAIRE CYPRIOTE

La sculpture cypriote manque de variété; mais les ouvrages qui la
représentent, dans nos musées, se comptent par centaines et par mil-
liers; pour étudier sous tous ses aspects cet art si fécond, il nous a
 
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