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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0635

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CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA STATUAIRE CYPRIOTE. 625

seraient peut-être du huitième siècle, et nous nous sommes attachés à
n'en pas insérer ici qui soient certainement postérieurs au cinquième,
quoique plus d'une statue cypriote, encore traitée dans le même
goût, soit peut-être bien postérieure à cette date.

Il y aurait donc lieu de suivre cette école jusqu'au temps de la
conquête macédonienne et même de la conquête romaine, si nous
avions entrepris d'écrire une histoire complète de l'art cypriote ; mais
il ne nous intéressait ici que par la première période de son dévelop-
pement, par celle qui précède la victoire définitive du génie grec.
Les œuvres qu'il a produites alors sont médiocres; mais, grâce à
leur caractère composite, elles nous livrent plus d'un secret curieux;
elles nous font assister à la lutte que se livrent, sur ce terrain neutre,
les trois seules écoles vraiment originales qu'ait eues l'antiquité,
l'école chaldseo-assyrienne, l'école égyptienne et l'école grecque. On
y voit cette dernière, à partir d'un certain moment, prendre le dessus
et assurer partout la première place aux formes plus nobles qu'elle
répand et qu'elle accrédite. Alors l'Héraklès grec prend possession
d'un temple situé dans un district qui, jusqu'au temps d'Alexandre,
fait partie du royaume phénicien de Kition et d'Idalie; alors, à Kition
même, dans des figurines en argile qui rivalisent avec les plus belles
qu'aient modelées les artistes d'Athènes, Aphrodite est représentée
sous les traits que lui ont prêtés les plus grands sculpteurs de la Grèce.
Les contemporains ont pu se tromper à cette substitution et ne pas
savoir discerner, sous l'éblouissement du présent, les traits confus
d'un passé déjà lointain; mais nous avons une méthode et des
lumières qui leur manquaient, et nous retrouvons à Cypre le point
de départ et comme la faible esquisse des types dont le génie grec
a tiré un si merveilleux parti. Nous y avons vu le nain robuste et
difforme que les Egyptiens appelaient Bes fournir peut-être les pre-
miers linéaments de l'image dont le besoin se fit sentir quand les
Phéniciens voulurent prêter, un corps à ce Melqart qui n'avait pas
de statue dans sou temple de Tyr, à ce dieu qui guidait partout les
navigateurs phéniciens et qui les aidait à prendre pied sur les plages
reculées, que peuplaient des bêtes féroces et des hommes encore
plus sauvages. En tout cas, qu'il ait ou non prêté quelques-uns
de ses traits à Melqart, le vaillant pygmée était un hardi chasseur
et un dompteur de monstres; nous l'avons montré, dans le colosse
d'Amathonte, se haussant à la taille de cet Hôraklès, dont les
Grecs faisaient un fils de Zeus, du dieu errant et tutélaire qui,

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