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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0636

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

chez les Grecs, répondait à l'idée dont Melqart était l'expression chez
les Phéniciens.

Il en est de même pour Aphrodite. C'était en face des rivages de
Paphos qu'elle était née de l'écume des vagues ; or nulle part la
piété des fidèles, servie par l'industrie du potier, n'a plus multiplié
qu'à Gypre l'image de la divinité féminine, qu'elle figurait tantôt les
flancs et les seins nus, tantôt habillée de riches vêtements et de
parures somptueuses. C'est le second de ces types que l'art grec
imitera tout d'abord; pour prêter à la déesse le charme que comporte
la conception idéale du rôle qu'elle remplit dans le monde, le
sculpteur ne pourra longtemps compter que sur la chaste élégance
de la pose et de la draperie, ainsi que sur le sens symbolique des
attributs qu'il mettra clans les mains de sa figure. LTu moment viendra
pourtant où, maître souverain de la matière, qui se plie docilement
à servir sa pensée, il retournera par degrés à celui des deux modes de
représentation qui paraît le plus ancien; peu à peu il dépouillera son
Aphrodite de tous ses voiles; mais il aura, clans l'intervalle, changé
le caractère de cette nudité; la déesse de la fécondité sera devenue,
pour les contemporains de Scopas et de Praxitèle, la déesse de la
beauté; ce sera la vierge dont la forme intacte et pure éveille le
désir, et non la femme qui l'a déjà satisfait et dont le corps a été
fatigué par les épreuves de la maternité. 11 y a loin, sans doute, de
l'une à l'autre de ces traductions d'une même idée; mais nous
remontons pourtant aux origines sans jamais perdre le fil conducteur;
les transitions mêmes ne nous échappent pas. Ces emblèmes que
tiennent du bout des doigts les Aphroclites vêtues de la statuaire v
grecque, jusqu'au quatrième siècle, ce geste par lequel elles relèvent
un pan de leur vêtement, tout cela, nous l'avons rencontré dans les
images phéniciennes et cypriotes d'Aslarté; dans les unes comme clans
les autres, on voit la fleur ou le fruit, aimables symboles de la vie qui
se renouvelle à chaque saison pour durer éternellement; on y voit, en
lonie comme à Paphos, pressée contre la poitrine de la déesse, la
colombe qui remplissait de ses battements d'ailes et de ses longs
roucoulements les parvis des temples d'Aslarté.

D'ailleurs, en Asie et à Cypre, auprès des temples où on adorait
cette divinité toujours la même sous bien des noms différents, on n'a
jamais cessé de fabriquer les images qui la figuraient nue, étalant au
regard ses larges flancs et ses mamelles gonflées de lait; parmi les
idoles cypriotes qui la représentent ainsi, il yen a de très anciennes,
 
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