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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0643

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LA GLYPTIQUE.

633

De hyacinthe, d'onyx, de jaspe,

De saphir, d'escarboucle, de sardoine et d'or;

Les roues et les forets des lapidaires étaient à ton service,

Préparés pour le jour où tu fus créé1.

Les Phéniciens avaient un commerce assez actif et assez étendu
pour se procurer aisément toutes ces pierres; les unes leur venaient
de l'Asie centrale, par l'intermédiaire des Ghaldéens; ils tiraient les
autres, grâce à leurs relations avec l'Egypte, de la péninsule du Sinaï;
enfin ils en trouvaient aussi tout près d'eux, en Palestine. Ainsi l'une
des matières qu'ils ont le plus employées, le jaspe verl foncé, se
trouve en gros blocs dans le Djebel-Usdum, le long de la mer Morte2.
Les Phéniciens avaient donc à leur disposition tout ce qu'il leur fallait
pour cultiver la glyptique; ils avaient les modèles, l'outillage et la
matière ; une fois que, dans leurs rapports avec des peuples plus
anciennement civilisés, ils eurent saisi l'usage du cachet, ils durent
bien vite en apprécier les avantages et l'employer en Syrie même et
dans leurs colonies, quand ils faisaient des affaires entre eux ou
avec des étrangers déjà policés. Le nombre des inlailles qu'il y a lieu
de leur attribuer, à eux et à leurs proches parents, les Araméens et les
Juifs, est très considérable, et nous ne pourrons présenter ici qu'un
très petit nombre d'échantillons de leur adresse et de leur goût; nous
les avons choisis de manière à donner une idée et des formes qu'ils
ont préférées et des sujets qu'ils ont traités le plus habituellement.

Il ne semble pas qu'ils aient beaucoup fabriqué de cylindres, et on
s'explique que cette forme du cachet ne soit pas entrée dans leurs
habitudes. Pour obtenir du cylindre une empreinte exacte et complète,
il faut du temps et un tour de main qui ne s'acquièrent pas du premier
coup; aussi, sur la plupart des contrats, en Chaldée même et en
Assyrie, s'est-on, le plus souvent, contenté d'imprimer sur l'argile une
partie du sujet et du texte gravés sur la pierre3. Les Phéniciens, gens

1. Ézéchiel, XXVIII, 13. Les traducteurs français rendent les deux dernières ligues
ainsi : « Tes tambourins et tes tlùtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu
fus créé. » S'il fallait accepter cette version, on serait forcé de reconnaître que le poète
hébraïque ne suit pas sa pensée même jusqu'au bout du verset. De Luynes (Numisma-
tique des satrapies, p. 71) a fait remarquer que cette longue énumération des pierres
employées dans la parure du roi suggérait tout naturellement une autre interprétation
des mots que l'on traduirait ainsi littéralement en latin : opéra lympanorum tuorum et
foraminum tuorum. Les tympana et les foramina du prophète ne sont, dit-il, rien autre
chose que la roue ou le tambour de bois ou de plomb sur lequel les lapidaires polissent
les pierres précieuses et les forets qui servent à les percer.

2. Loutet, la Syrie d'aujourd'hui, p. 433.

3. Histoire de l'Art, t. II, pp. 065 et 666.

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