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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0646

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636

LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

a pas de cylindres phéniciens. C'est même là ce qui rend plus singu-
lier et plus digne d'attention un phénomène sur lequel nous ne saurions
nous dispenser d'insister : ces cylindres qui font défaut en Phénicie
même et dans presque tous les pays que les Phéniciens ont occupés
ou longtemps fréquentés, on les trouve, en assez grand nombre, dans
l'île de Cypre.

C'est la découverte du trésor de Curium qui, la première, a révélé
ce fait si curieux. Le trésor du temple renfermait, avec des armes, des
vases de métal, des bijoux et d'autres objets de prix, quelques cy-
lindres qui, pour la plupart, étaient en serpentine verte1; d'autres, du
même style, ont été trouvés parmi les ruines du temple ou sur d'autres
points de la cité2. Dans les lombes de Salamine, M. Alexandre de
Cesnola, le frère du célèbre explorateur, a ramassé une quantité plus
considérable encore de ces mêmes monuments; la matière mise en
œuvre est d'ordinaire l'hématite, la sléalite ou le jaspe 3.

La première question qui se pose à propos de ces cylindres, c'est
celle de savoir si ce sont des objets de fabrique orientale, qui auraienl
été importés à Cypre. Or on remarquera d'abord qu'un très petit
nombre d'entre eux, trois en tout sur plus de cent, portent des inscrip-
tions en caractères cunéiformes; ils proviennent du trésor de Curium4.
Il y a déjà là un premier indice qui mérite d'être relevé; si ces cy-
lindres avaient été gravés dans un pays où l'écriture cunéiforme eût
été d'un usage courant, les légendes composées avec les caractères de
cet alphabet y seraient moins rares.

Eux-mêmes, les trois cylindres que distingue une de ces légendes
doivent-ils être regardés, à ce titre, comme des produits authentiques
d'un atelier oriental? N'étant pas assyriologue, nous n'avons pas qua-
lité pour trancher la question, mais le seul éruclit compétent qui ait
étudié ces monuments ne paraît pas avoir de doute à cet égard5. Selon

•1. Cesnola, Cyprus, p. 316 et 387. Les planches XXXI-XXXIII de Cyprus renferment la
copie de 32 cylindres; M. de Cesnola ne dit pas s'il afait un choix parmi les monuments
de ce genre qu'il a recueillis ou hien s'il a tout donné.

2. C'est ce que dit, sans doute d'après une communication de M. de Cesnola. M. King.
qui s'est chargé de décrire les anneaux et toutes les intailles que contenait le trésor de
Curium (Cyprus, p. 3oo).

3. Voir le chapitre XII du livre intitulé : Salaminia (Cyprus), the history, treasures and
antiquities of Salamis in the island of Cyprus, \ vol. in-8°, Londres, 1882.

4. Les trois qui présentent cette particularité sont ceux qui sont marqués I, 2 et 3 sur
la planche XXXI de Cyprus.

5. M. Saycf., dans son article intitulé : The Babylonian cylinders found by General ili
Cesnola (Transactions of the Society of biblkal archdeology. t. V. pp. 441-444).
 
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