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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0651

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LA GLYPTIQUE. 641

de pareil sur aucun autre point de ce qu'on peut appeler le monde
phénicien? Cette mode paraît avoir duré assez longtemps; car, si la
plupart de ces cylindres sont d'un style très grossier, il en est d'autres
où l'on croit déjà sentir, dans le dessin, l'influence de l'archaïsme grec
(fig. 431). 11 est vraiment étrange que ces insulaires, plus éloignés de
la Mésopotamie que ne l'étaient les gens de la côte syrienne, se soient
ainsi attachés à une forme que ceux-ci avaient répudiée, sans doute
parce qu'ils la trouvaient incommode. Ce qui rend la chose encore
plus singulière, c'est que ces cachets ont été recueillis, pour la plupart,
sur le territoire d'une ville tout hellénique, de
Salamine. Faut-il penser qu'avant d'avoir été colo-
nisée par les Grecs, cette partie de l'île avait été
occupée par une population originaire de la Haute-
Syrie, par ces Hittites, dont nous étudierons ailleurs
le rôle historique ? Les Hittites ont certainement
fait usage de sceaux cylindriques ; clans la Syrie
du Nord comme dans toute l'Asie Mineure, on a
découvert des cylindres sur lesquels on reconnaît
les signes de l'écriture hittite ainsi que les motifs
dont le fréquent emploi caractérise la sculpture
de ce peuple.

En multipliant les éléments de comparaison,
des trouvailles nouvelles fourniront peut-être la
solution de ce problème ; nous ne pouvions ici
qu'en réunir les données et en signaler l'intérêt. D'ailleurs, ce groupe
de monuments, même accru par d'autres découvertes, ne représen-
tera jamais que le caprice d'une mode toute locale ; c'est aux cônes
et aux sphéroïdes, empruntés à l'Asie antérieure, c'est aux scarabées,
imités de l'Egypte, qu'il faut avoir recours afin d'apprendre à con-
naître les sujets qu'a traités de préférence la glyptique phénicienne.

Les cônes sont nombreux; nous en avons déjà reproduit deux, dont
un avec sa monture (fig. 315 et cul-de-lampe du chapitre II). En voici
un autre que nous avons choisi, parmi beaucoup, pour l'image qu'il porte
sur son plat (fig. 434 et 435). On y voit deux animaux, peut-être deux
chèvres, dressés des deux côtés d'une colonne ; c'est, à peu de chose
près, le motif même qui décore la Porte des Lions, à Mycènes. Quant
aux scarabées, on n'a aussi que l'embarras du choix; nous avons eu
l'occasion d'en montrer plusieurs, de provenance syrienne ou sarde
(fig. 141, 146, 295, 296, culs-de-lampe des chapitres III, V et VII).

TOME III. 81

434. — Cône eu jaspe
vert. Louvre.

435. — L'image du plat,
au double
de la crandeur réelle.
 
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