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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0656

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646 LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

quera les formes de la coupe et de l'œnochoé, qui ne manquent pas
d'élégance ; mais ce qui est surtout curieux, c'est le costume, c'est par-
ticulièrement la coiffure ; la maîtresse porte sur la tête une tiare basse,
d'où part un ample voile qui tombe sur la nuque, enveloppe les joues
et passe sous le menton. C'est une disposition qu'explique le climat et
qui est restée dans les habitudes du pays. Le vêtement paraît avoir été
rayé de bandes multicolores; mais, sans cloute pour aller plus vite,
l'artiste n'a indiqué ces dessins que sur le bras droit; peut-être aussi,
pour se tendre en avant, ce bras s'est-il dégagé du manteau. Celui-ci
aurait été de couleur unie et jeté par-dessus une tunique à raies; on
croit retrouver quelque chose de cette superposition et de ce contraste

dans l'habit de la servante.

C'est tout à fait par exception que se rencontrent
dans la glyptique phénicienne des sujets de ce genre,
des représentations qui nous apprennent quelque
chose du costume et des usages du peuple auquel
ces objets ont servi; nous citerons encore à ce titre,
comme sortant de la banalité conventionnelle, une
448. — Scarabéoide. intaille du trésor de Curium qui paraît avoir un carac-
^xxxvl"' tère historique (fïg. 448). Elle est gravée d'une façon
fort grossière sur un scarabéoide de sardoine brune,
et l'on y a reconnu avec toute vraisemblance la lutte d'un Perse et d'un
Cypriote1. Le Perse est le personnage de gauche , celui qui tombe sur le
genou, frappé d'un coup de lance en pleine poitrine. On le distingue à
cette tiare que portaient habituellement tous les Perses, au dire d'Héro-
dote2. Les modernes appliquent presque toujours, par abus, le nom de
tiare à la cidaris, la haute coiffure droite des souverains3; la tiare, dans
le sens propre du mot, c'est un bonnet mou, de feutre ou d'étoffe, qui,
comme le bonnet phrygien, peut se replier d'avant en arrière et qui
est pourvu d'appendices capables de couvrir les oreilles et les joues.

1. C'est Fr. Lenormant (Léon Fivel) qui, dans la Gazette archéologique (1878, p. 107), a
attiré l'attention sur cette intaille et en a indiqué le véritable sens. Elle avait été mal
interprétée par M. 0. King, dans la description qu'il a donnée des pierres gravées du
trésor de Curium, à la suite du livre de M. de Cesnola.

2. Hérodote, VII, 61. Hérodote explique Tiàpas par -i'Xoj; à-ayc'a;. Les commentateurs
ont beaucoup discuté le sens du mot arca-p^. Il parait pourtant facile à saisir: ce mot
est un composé de l'alpha privatif et de Turfyvujju; la vraie signification en est donnée de
la manière la plus nette par une phrase d'un médecin grec où, à propos du sang, pour
en désigner deux états différents, àjtayèç s'oppose à -;-r,yo; (Thésaurus, s. v.).

3. Les anciens appellent bien quelquefois la coiffure royale xiàpa; mais alors ils joi-
gnent à ce mol une épithèle, l'adjectif ôpÛ7j, droite.
 
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