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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0657

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LA GLYPTIQUE. 647

Quant à l'autre combattant qui paraît être le vainqueur, avec le bou-
clier rond, il a ce bonnet de forme conique par lequel se distinguent
les nombreuses figurines de fantassins et de cavaliers qui ont été re-
cueillies à Cypre (Planche II). Cette pierre rappellerait le souvenir des
batailles qui se livrèrent entre les Grecs cypriotes et les Perses lors de
la révolte de l'Ionie; au siècle suivant, du temps d'Évagoras, si l'on
avait été tenté par ce thème, on l'aurait traité d'une autre façon; l'exé-
cution aurait été meilleure et le style se serait ressenti des exemples
de la sculpture grecque.

Par malheur, il n'est pas arrivé souvent au lapidaire phénicien ou
cypriote de nous faire le portrait de ses contemporains ou de s'inspi-
rer, pour en transmettre le souvenir, des événements auxquels il assis-
tait. Son art, la plupart du temps, est d'une banalité désespérante. 11

449. — Scarabée. 450. — Pierre du Musée Britannique. 451. — Intaille.

De Vogué, Mélanges, pl. V. De Vogué, Mélanges, pl. VII. De Vogué, Mélanges, pl. VII.

lui suffît, pour approprier le cachet à l'usage qu'on en veut faire, d'y
graver un nom; l'image reste pour lui d'une importance très secondaire,
et il l'emprunte, sans aucun scrupule, au riche répertoire des types
que l'Egypte et la Chaldée avaient créés et mis à la mode. Le plus sou-
vent, c'est à l'Égypte. Sur un scarabée de cornaline, monté en argent,
qui provient d'AmnY, on voit, avec deux lettres qui donnent le com-
mencement d'un nom, Kkeb^ une imitation de la baris ou barque sa-
crée; au-dessus, le globe ailé (fîg. 449). Voici deux autres pierres;
M. de Vogué les classe parmi les intailles hébraïques parce que les noms
qui y sont inscrits appartiennent plutôt à l'onomatologie juive qu'à la
phénicienne ; mais nous croyons pouvoir les mettre au compte des ar-
tistes phéniciens, comme des ouvrages de leurs mains ; si le juif qui s'en
est servi n'a pas reculé devant l'emploi d'un cachet à symbole égyptien,
c'est à quelque lapidaire de Tyr ou de Sidon, établi dans une ville juive,
qu'il a dû le commander; pour tous ces métiers qui touchent à l'art,
les Juifs, laboureurs et pasteurs, étaient tributaires de leurs industrieux
voisins. Ici nous avons un sphinx ailé, à tête d'épervier (fig. 450). Au-
tour on lit : pour le souvenir d'Hoschea. Là c'est une divinité à genoux
sur une fleur de lotus, la tête ornée de la coiffure d'IIathor (fig. 451).
 
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