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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0660

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650

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

monnaies, aimaient à représenter leurs divinités avec de grandes
paires d'ailes qui sont tantôt repliées le long du corps, tantôt ouvertes
comme pour traverser l'espace (fîg. 192, 218, 288, 289 et cul-de-
lampe du chapitre IV). La glyptique a souvent tiré parti de ces figures
ailées, dont la donnée première remontait à l'Egypte et surtout à
l'Assyrie. Sur un scarabéoïde de cornaline jaspée, on voit un person-
nage qui a une aile inclinée vers la terre et l'autre relevée (fîg. 458).
Sanchoniathon dit que le dieu El était représenté avec quatre ailes,
deux déployées et deux abaissées, figuration qui aurait été destinée à
donner l'idée du mouvement perpétuel l. Ici, le nombre des ailes est
réduit à deux, peut-être à cause de l'étroitesse du
champ ; mais la disposition est bien celle qu'indiquait
l'historien de la Phénicie, et il est permis de croire
que, sur cette intaille où se lit le nom à'Ouzza, nous
avons l'image de cette divinité ~.

458. — Scara- ,

béoide. Nous la reconnaîtrions encore dans un tragment de

De Vogué. scarabée en cornaline qui, quoique acquis en Italie,

Mélanges, pl. V . ...

est vraisemblablement d'origine orientale (fîg. 459).
L'intaille, d'un travail très ferme et très fin, doit être
moins ancienne que la plupart de celles qui nous ont
servi à faire connaître la glyptique phénicienne ; le cas-
459.—Scarabée. cme est un casque grec ; mais l'ensemble n'en conserve
Dauicomt. Pas moins un caractère franchement asiatique. 11 y a
ici la double paire d'ailes dont parlait l'historien de la
Phénicie; la première est attachée aux épaules du génie, et la seconde
semble composer le groupe que nous avons si souvent rencontré, cle
Thèbes à Ninive, à Tyr et à Garthage, ce groupe que nous appelons le
globe ailé. Ici des rayons très nettement indiqués ne laissent aucun doute
sur la signification du disque ; il est impossible de n'y pas reconnaître
le soleil. Ce dieu qui vole ainsi à travers l'étendue, porté sur ces ailes
puissantes, c'est donc le maître du ciel, celui qui, en quelques heures,
en parcourt toute l'immensité; s'il est coiffé du casque des héros,
c'est pour que l'on ait un plus vif sentiment de sa puissance, pour
qu'on se le représente comme le plus vaillant et le plus irrésistible
des guerriers.

Il est encore un autre type que nous avons eu déjà l'occasion de
signaler tout à la fois sur des monuments très anciens de la glyptique

1. Sanchoniathon, édition Orelli, § 38.

2. De Vogïîé, Mélanges d'archéologie orientale, p. 109.
 
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