Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

LA GLYPTIQUE.

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(fig. 141, 295, 296) et sur les monnaies qui, dans les villes fondées par
les Phéniciens, répètent et perpétuent, presque jusqu'aux derniers
jours de l'antiquité, les images des vieilles divinités syriennes (fig. 287) ;
nous voulons parler de ce dieu nain, couronné de plumes, qui, sous
des noms différents et sous la variété des attributs que lui prête la
plastique, répond toujours à l'idée d'une force joyeuse et bienfaisante,
mise au service de l'humaine faiblesse. Que ce dieu soit
l'un des Cabires, peut-être Eshmoun, qu'il faille l'ap-
peler Bes ou Pouma, peu importe ; nous avons fait
connaître ce type par d'assez nombreux échantillons
pour n'en pas demander encore ici d'autres à la glyp-
tique. Celle-ci pourrait nous fournir, au besoin, bien
d'autres éléments de comparaison; il est encore plus ^^voga?66'
d'une pierre que nous pourrions rapprocher soit des Mélanges, pl. v.
monuments de la sculpture, soit de ceux de la numis-
matique ; mais la matière est déjà bien vaste et elle s'augmente tous
les jours ; nous devions nous borner à faire comprendre, par quelques
exemples bien choisis, avec quel succès la Phénicie s'est approprié
les procédés de l'intaille et quel usage elle en a fait. Une dernière
observation seulement : les animaux que l'on rencontre le plus souvent
sur ces pierres gravées que nous avons lieu de
croire originaires des ateliers de la côte, ce sont
ceux pour lesquels l'art oriental a eu une prédi-
lection marquée et qu'il a le plus volontiers mis
en scène. C'est par exemple le lion, qui y est
quelquefois dessiné d'une main très sûre. Parmi
les nombreuses figures de lions que l'on a dé- wi. — Cachet hémisphé-

. . . rique. Bibliothèque Na-

couvertes en Phénicie, il n en est pas une qui tionaie. Collection de
vaille celle que l'on voit sur le plat d'un scarabée Lu>u?s (n° 324 de lm-

ventaire).

où est gravé le nom A'shenel (fig. 460); tout petit

qu'il soit, ce lion a quelque chose de la physionomie des beaux lions
que nous avons empruntés aux bas-reliefs assyriens. L'intaille est
d'ailleurs bien phénicienne et non assyrienne ; remarquez ce scarabée,
aux ailes éployées,qui remplit la partie inférieure du champ : voilà un
motif emprunté à l'Egypte et qu'un lapidaire ninivite n'aurait pas mis
à cette place. Une calcédoine blanche hémisphérique, sans inscription,
doit avoir la même origine (fig. 461); le lion y est en course et d'un
beau mouvement, quoique de forme un peu plus lourde; il rappelle
celui qui figure sur les monnaies de la ville syrienne d'Azot.