Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0663

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA GLYPTIQUE. 653

Plusieurs intailles, trouvées les unes en Sardaigne, les autres en
Syrie, offrent l'image d'un sanglier ailé (fîg. 463) '. Celle que nous
reproduisons provient de la Phénicie propre.

Ce n'est pas sans quelque surprise que nous voyons des ailes
attachées au dos d'un animal aussi pesant que le sanglier. On s'explique
cette étrange invention par le rôle que jouait le sanglier dans un des
mythes les plus connus de la Phénicie, dans celui dont les poètes grecs
se sont emparés et qui est devenu si populaire dans tout l'Orient vers
l'époque alexandrine. Ce sanglier que les ailes distinguent ainsi des
autres animaux de son espèce, c'est le meurtrier d'Adonis.

Ce mythe des amours de la déesse et du jeune dieu, du beau chas-
seur des forêts voisines de Byblos, ne nous a été transmis que sous la
forme poétique et passionnée dont l'a revêtu l'imagination grecque ; il
est probable que les gemmes qui en ont gardé le sou-
venir ne datent elles-mêmes que du temps où l'influence
grecque était déjà puissante en Phénicie. Il serait aisé
de citer un certain nombre d'intailles qui portent des ,„„ „ , .

^ i 463. — Scarabée

inscriptions phéniciennes ou araméennes et qui s'an- Bibliothèquena-

, . . ! n , , i tionale. Collec-

noncent ainsi comme ayant servi de cachet a des per- tion de Luvnes>
sonnages de race syrienne, tandis que le choix de
l'image et le style du travail accusent une main grecque2; mais c'est
à l'histoire de l'art hellénique qu'appartiennent ces ouvrages ; le carac-
tère n'en est pas changé par la simple addition de quelques lettres
d'un alphabet sémitique. Au contraire, nous avons cru pouvoir insérer
ici quelques monuments où l'exécution se ressent des leçons et des
exemples de la Grèce ; s'ils nous ont paru mériter de figurer dans ce
chapitre, c'est que les types et les motifs qui décorent ces intailles ont
été créés par les vieilles civilisations de l'Orient, c'est que les idées
qu'ils ont servi à traduire pendant de longs siècles sont celles des
peuples qui ont précédé les Grecs sur la scène du monde. Ces thèmes
primitifs, les premiers-nés de l'invention plastique, nous avions le
devoir de les suivre ainsi jusqu'au terme de leur carrière, jusqu'au
moment où ils se survivent en quelque sorte à eux-mêmes, répétés
machinalement et jusqu'à satiété par des générations qui ne savent
pas s'en détacher et qui pourtant n'en comprennent plus le sens.

Toutes ou presque toutes les intailles dont nous venons de
faire usage paraissent originaires de l'Asie antérieure ou des îles

1. Gazette archéologique, 1878, p. 50-53.

2. De Vogué, Mélanges d'archéologie orientale, p. 119.
 
Annotationen