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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0665

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LA GLYPTIQUE. 655

Le plus clair résultat des fouilles qui ont été faites en Sardaigne,
depuis une quarantaine d'années, c'a été de prouver que, jusqu'à la
conquête romaine, les principales cités de l'île n'ont guère eu de rap-
ports avec la Grèce: à peine y trouve-t-on, de loin en loin, quelques
vases et quelques terres cuites de fabrique grecque. Ces villes, Tyr les
avait fondées; elles ont grandi, elles se sont développées sous les
auspices de Cartilage. Leurs tombes sont creusées et disposées sur le
modèle des tombes phéniciennes et puniques ; les stèles et les figures
que l'on y trouve portent parfois des inscriptions phéniciennes et
représentent toujours les types divins qui dominent en Syrie, à Cypre
et en Afrique. Or il en est de même pour les sceaux que l'on a
recueillis, en quantité prodigieuse, dans les nécropoles et parmi les
ruines de ces villes l. Ce sont presque tous des scarabées; ils sont en
pierre dure, en terre émaillée et en pâte de verre. On n'y rencontre
que très exceptionnellement des inscriptions analogues à celles que
nous avons trouvées en Syrie; mais il n'est pas rare d'y apercevoir
quelques caractères phéniciens isolés2. Rien ne serait plus aisé que de
former, avec ces intailles, des séries qui correspondraient, trait pour
trait, à celles dont les éléments ont été fournis par les découvertes
faites en Orient. Nous n'entreprendrons pas ce travail, qui risquerait
de nous entraîner trop loin ; il suffira de donner quelques exemples,
choisis entre mille ; la preuve sera bientôt faite 3.

Les types égyptiens abondent dans les collections qui ont été for-
mées en Sardaigne. Un certain nombre de ces scarabées, comme la-
plupart des scarabées égyptiens, n'ont d'autre décor que de courtes
inscriptions hiéroglyphiques. On y a reconnu les cartouches de plu-
sieurs pharaons, ceux par exemple de Ménès, de Mycérinus ou Men-
ka-ra, de Thoutmès III, d'Aménophis III, de Séti I, etc.4. Il ne faudrait
pas en conclure qu'aucun de ces monuments remonte au temps de
l'ancien empire ou même des grandes dynasties thébaines. Les égypto-
logues ont constaté qu'en Egypte même et, par suite, chez les peuples
qui ont copié les monuments égyptiens, certains de ces cartouches
ont été repris et répétés bien des siècles après le règne des princes

1. A elle seule, une collection privée, celle du chanoine Spano, renfermait les
empreintes de 600 scarabées, qui tous provenaient de Tharros (Grespi, Catalogo, p. 138,
note 1).

2. Bullettino archeologico sardo, t. VII, p. 27.

3. On lira avec profit les observations de M. Mansell sur les Pierres gravées de la nécro-
pole de Tharros {Gazette archéologique, 1877, pp. 74-76; 1878, pp. 35-40 et 50-53).

4. Occurti, dans le Bullettino archeologico sardo, t. II, p. 103, 112.
 
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