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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0669

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LA GLYPTIQUE. 659

On remarquera la régularité du contour dans les scarabées sardes.
Il y en a bien*peu où l'image ne soit pas entourée crime bordure que
dessine tantôt une torsade, tantôt une rangée de denticules. Pas
d'inscriptions, mais le retour très fréquent des mêmes types exécutés
avec une habileté moyenne, avec une sûreté qui donne presque l'illu-
sion du travail de la machine. 11 n'y a pas à s'y tromper, nous avons là
les produits d'une industrie qui, comme nous dirions, fabrique en gros
et pour l'exportation, sur des patrons que chaque génération cal-
quait à sou tour; dans de telles conditions, la copie, à la longue,
devait finir par différer sensiblement du modèle. Ce qui en reste le
plus près, c'est encore toute la série des molifs égyptiens; le dessin
en est très simple; et, d'ailleurs, la première influence que la Phénicie
eût subie, c'était celle de l'Egypte; elle en avait été pénétrée profon-
dément .et comme imprégnée jusqu'à saturation; l'ouvrier phénicien
a toujours dessiné la figure égyptienne à main levée, on pourrait
presque dire les yeux fermés. Lorsque ensuite il voulut s'inspirer des
monuments de l'Assyrie et, plus tard encore, imiter ceux de la Perse,
il eut à faire un effort plus marqué ; il eut plus de peine à entrer dans
le goût et dans l'esprit de cet autre style; il se contenta plus aisémenl
d'un à peu près, d'une facture toute conventionnelle qui ne rappelai!
(pie d'assez loin les qualités et les défauts de l'original.

Celte différence dans le succès et dans la sincérité de l'imitation
dul être plus sensible encore chez les Phéniciens occidentaux (pic
chez les orientaux; à Cartilage et en Sardaigne, on était plus loin de
Babylone el de Ninive que des ports du Delta. Cartilage, ou en a plus
d'une preuve, entretenait des relations suivies avec l'Egypte et, dans
mainte forme de l'architecture et de l'ornementation, le goût égyptien
s'esl fait sentir sur toute la côte septentrionale de l'Afrique, jusque
vers le premier siècle de notre ère1. 11 n'y a donc pas lieu de s'étonner
que les types égyptiens prédominent ici et par le nombre et par lu
qualité; l'histoire de la Sardaigne est bien mal connue; mais le peu
([ue l'on en sait autorise à croire que Caralis. Tharros et toules les
autres villes dont les dépouilles remplissent aujourd'hui les musées de
l'île n'ont été vraiment prospères el riches que de la lin du sixième
à la lin du troisième siècle, au temps où Cartilage régnait dans foui
le bassin occidental de la Méditerranée. C'était alors Cartilage, et Car- *
thage seule, qui leur fournissait le nécessaire el le superflu, tout leur,

1. Histoire de l'Art, t. III, p. 374-376.
 
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