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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0670

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

outillage et tout leur luxe. 11 y a donc lieu de soupçonner que beaucoup
de ces cachets ont été fabriqués à Carthage; mais d'autres paraissent
l'avoir été sur place, dans l'île même. Tous les explorateurs de la
Sardaigne sont d'accord sur ce point : ils déclarent avoir retrouvé,
dans le voisinage des principales nécropoles, les roches mêmes dans
lesquelles sont sculptées ces intailles; auprès des scarabées terminés,
ils en ont ramassé d'autres qui n'étaient qu'ébauchés ; ils parlent de
noyaux de jaspe où l'on distingue, en creux, la forme des scarabées
que l'outil en a tirés !. Le fait est digne d'attention; la glyptique est
un des arts dont les procédés sont le plus délicats, et il est curieux
de le voir cultivé, sous les auspices des Carthaginois, dans une île
qui, pendant tout le temps de la domination romaine, paraît être
retombée dans une sorte de barbarie.

Nous arrêterons ici cette étude sur la glyptique phénicienne. On
nous reprochera peut-être d'avoir trop longtemps insisté sur des
monuments qui ne se distinguent ni par l'originalité du thème, ni par
la beauté de l'exécution; il importait pourtant de montrer que, sur ce
terrain aussi, les Phéniciens ont joué un rôle utile et rendu service
à la civilisation 2. Ils ont fait preuve de sens pratique en écartant,
comme incommode, la forme du sceau cylindrique et en lui préférant
le cône et le scarabée, qui donnaient une empreinte plus rapidement
obtenue et plus complète. Nous ne serions pas éloigné de croire qu'ils
ont les premiers essayé de l'intaille encastrée dans le chaton d'une
bague, exemple dont le génie grec aurait tiré parti. C'est ce procédé
qui a conduit les graveurs grecs à faire tenir de vrais chefs-d'œuvre
du goût le plus pur dans le champ étroit d'un tout petit disque de
sardoine ou de cornaline. En tout cas, ces anneaux, que les marchands
phéniciens ont portés partout avec eux, ces images que, clans tous les
ports où ils trafiquaient, ils ont posées sur la cire ou sur l'argile.

1. Crespi. Catalogo, p. 131. Spano, Bullettino archeologico sardo, t. I, p. 84.

2. Le lecteur qui désirerait avoir sous les yeux et comparer un plus grand nombre
dïntailles phéniciennes devrait consulter, outre les Mélanges d'archéologie, de M. de Vogué,
que nous avons si souvent cités, le mémoire de Lévy, Siegel und Gemmenmit aramseiscken,
phœuikischen, ultebraischen, himjaritischen, nabataeischen und altsyrischen Inschriften
(Breslau, 1866), ainsi qu'une très intéressante étude de M. Clermont-Ganneau, Sceaux et
cachets Israélites, phéniciens et syriens, suivis d'épigraphes phéniciennes inédites sur divers
objets, et de deux intailles cypriotes, 48 pages et 2 planches (extrait du Journal asiatique,
1883). Plusieurs des types qui y sont étudiés et représentés avec la précision dont l'auteur
a l'habitude répètent quelques-uns de ceux que nous avons décrits. Nous citerons notam-
ment le sphinx hiéracocéphale (n° 7), les scènes d'adoration (nos 20 et 25), le Bes vu de
face qui tient deux animaux, l'un par la queue, l'autre par la gorge (26 A), etc.
 
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