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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0671

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LA GLYPTIQUE.

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présentaient des formes et des motifs dont les premiers artistes grecs
ont fait leur profit. C'est ainsi que clans cette collection d'empreintes
sur argile qui ont été retrouvées autour de l'un des temples de l'acropole
de Sélinonte, à côté de centaines de sceaux qui nous offrent des types
chers à l'archaïsme grec, on en a recueilli un certain nombre qui onl
tout à fait le caractère des intailles que nous venons de décrire '.
Les symboles égyptiens dominent dans cette série; ce ne sont que
barques sacrées, globes ailés, dieux à tête de chien, urseus, etc.;
on serait tenté de croire que quelques-unes de ces images ont été
données par les scarabées mêmes que nous avons ramassés en Sar-
daigne. Sur une de ces empreintes, on revoit le taureau terrassé par
le lion. Ailleurs, c'est le type punique de la tête de cheval; auprès est
gravé en lettres phéniciennes un nom de femme, Mishath. L'invention
est pauvre, ici comme en Sardaigne, sur ces sceaux des négociants
carthaginois; cependant, lorsque la Grèce a commencé de frapper ses
monnaies, ces images n'ont-elles pas contribué à lui suggérer quel-
ques-uns des types qu'elle a gravés sur ses premiers coins?

Il serait intéressant d'examiner à ce point de vue les plus anciennes
monnaies de la Grèce, celles de Cypre particulièrement et de l'Asie
Mineure; mais cette comparaison trouvera sa place dans la suite de
ce livre2. Nous n'avons même pas cru devoir nous engager ici dans la
description des types de la numismatique phénicienne; si nous en
avons reproduit quelques-uns, ce n'a été qu'à titre de supplément
d'information, pour donner l'idée de la popularité et de la vitalité de
tel ou tel motif. Ce que nous cherchions, c'était à déterminer ce que
la Phénicie a reçu de ses devancières. l'Égypte, la Chaldée et l'Assyrie;
nous voulions faire le compte de ce qu'elle avait tiré de son propre
fonds pour l'ajouter à cet héritage du passé ; nous prétendions dresser
le bilan de ses emprunts et de son apport social ; or la monnaie est
d'invention lydienne ou grecque; en tout cas, c'est la Grèce qui en a
répandu l'usage dans le bassin de In Méditerranée; la Phénicie n'est

1. Voir la curieuse dissertation de M. Antoine Salinas, intitulée : Dei sigilli di Crcta
rinvenuti a Selinuntc e ora conservati nel museo nationale di Palermo. in-4, Roraa, 1883.
30 pages et XV planches d'une exécution très soignée. Les empreintes que M. Salinas croit
avec raison phéniciennes sont réunies dans la planche XV et portent les numéros 402 à 422.

2. Pour les monnaies cypriotes, le travail le plus récent et celui que Ton consultera
avec le plus de fruit, c'est la dissertation de M. Six, intitulée : Du classement des séries
cypriotes, in-8, 126 pages et 3 planches (extrait de la Revue numismatique, troisième et
quatrième trimestres, 1883). La numismatique phénicienne mériterait de devenir l'objet
d'un travail du même genre, et M. Six serait mieux placé que personne pour l'entre-
prendre.
 
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