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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0674

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664 LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

Phéniciens ont aimé de bonne heure à étendre la couleur sur la pierre
et sur l'argile. Les sarcophages anthropoïdes étaient peints ; on l'a
constaté sur ceux de ces monuments qui proviennent de la Syrie comme
sur d'autres qui ont été découverts dans les colonies phéniciennes '.

Il en était de même pour les stèles funéraires ; on en a où l'image
du défunt et l'épitaphe qui l'accompagne sont peintes aplat sur un stuc
très résistant dont a été recouverte une partie de la dalle funéraire ;
celle-ci était donc ornée d'une sorte de tableau qu'entourait un cadre
en relief et que surmontait un petit fronton. C'est la nécropole de
Sidou qui a donné ces monuments, dont les meilleurs exemplaires sont
au Louvre-. Ces stèles sont, il est vrai, postérieures, et de beaucoup
peut-être, à l'ère chrétienne; mais ne sommes-nous pas fondés à sup-
poser que les peintres qui ont exécuté ces fresques funéraires ne fai-
saient que continuer une tradition qui remonte aux origines mêmes de
la civilisation phénicienne? Les peuples auxquels les Phéniciens ont
demandé leurs premiers modèles faisaient un usage constant des en-
duits coloriés; en Egypte particulièrement, toutes les stèles étaient
peintes. Pour Gypre tout au moins, nous avons la preuve que le pinceau
était, à lui seul, chargé de fournir une partie de la décoration du
eippe; dans une des plus remarquables de ces stèles que surmontent
deux sphinx adossés, le corps de la dalle n'a d'autre ornement qu'une
bandelette peinte en rouge (fig. 151)3 ; or, si l'exécution des sphinx
trahit déjà ici l'influence de l'art grec classique, il n'en est pas moins
certain que ce fragment doit être antérieur de trois ou quatre siècles
aux stèles sidoniennes où nous trouvons l'emploi du même procédé.

Il n'est pas douteux non plus que les Égyptiens et les Cypriotes
aient peint leurs statues; c'était encore un exemple que l'Egypte leur
avait donné, et qu'ils ont dû suivre docilement. Dans les quelques
morceaux, faits de la roche du pays, qui représentent pour nous la
sculpture phénicienne proprement dite, nous n'avons pas relevé de
traces de couleur; presque tous ces débris sont si frustes que l'épi-
derme de la figure a disparu et avec lui tout vestige de coloration
superficielle. Il n'en est pas de même à Cypre. où la sculpture s'est
souvent mieux conservée. Des observations que nous pouvons faire
encore dans les musées et surtout de celles que l'on recueille chez les

!. Histoire de l'Art, l. III, p. 179.

2. Renan, Mission, p. 380, pl. XLUI, nos 4, :o, 6, 7, 8, 9. Clermoiit-Ganneau, Stèles
peintes de Sidon(Ga~clle archéologique, 1877, p. 102 el, pl. XV et XVI).

3. Histoire de l'Art. I. 111. p. 215, n. 4.
 
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