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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0675

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LA PEINTURE.

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auteurs des fouilles cypriotes, chez ceux qui ont vu les monuments
sortir de terre, il semble résulter que les figures de calcaire n'étaient
pas à Gypre, comme elles Fêtaient en Egypte, revêtues tout entières
d'un ton sous lequel se serait dissimulé le grain de la pierre. La
couleur parait y avoir été employée d'une manière plus discrète; elle
servait à faire ressortir certains détails. On distingue assez souvent des
restes de rouge sur les cheveux, sur la barbe et à la place de la pupille
de l'œil1; il est permis de croire que ce ton, tel qu'il s'offre aujour-
d'hui au regard, n'a plus la valeur qu'il avait au moment où il fut
appliqué; peut-être n'y faut-il voir qu'un mordant sur lequel aurait
été posée une autre teinte, aujourd'hui disparue. On s'explique mieux
le rouge aux lèvres, tel que je J'ai remarqué, à Londres notamment,
sur plusieurs têtes. Enfin, dans les grandes figures, le vêtement est
bordé d'une bande qui est encore quelquefois teinte en rouge ou en
bleu; il y a même certaines statuettes où l'un de ces tous apparaît
encore, étendu sur tout le vêtement ".

Si, dans les figures de pierre, la polychromie est restée très dis-
crète, comme en Assyrie, en revanche, sur l'argile, les touches de
couleur ont été bien plus largement prodiguées. On s'explique aisé-
ment cette différence. Lorsque, sous l'influence de la Chaldée et de
l'Assyrie, les Phéniciens se mirent à faire ce que n'avait pour ainsi
dire pas fait l'Egypte, des figurines en simple terre cuite, ils n'eu
avaient pas moins sous les yeux, par milliers, ces figurines en faïence
égyptienne, où l'émail avait tant de brillant; ils durent ainsi se trouver
tout naturellement conduits à tenter de répandre sur leurs statuettes
d'argile quelque chose de l'éclat et de la variété de ton que présen-
taient toutes ces amulettes, toutes ces images petites ou grandes qu'ils
tiraient des manufactures égyptiennes. Ce qui les encourageait à cet
essai, c'était la facilité qu'ils avaient de fixer les couleurs sur l'argile,
en les faisant passer au four avec la figure; on assurait ainsi à cette
coloration, sinon la durée de la glaçure vitrifiée, fouI au moins une
solidité relative qui paraissait très suffisante. En effet, malgré le long
séjour qu'elles ont fait dans les entrailles de la terre et dans l'atmo-
sphère humide de nos musées, beaucoup de figurines phéniciennes

1. DœiîL, Die Sammlung Cesnola, p. 10. Cesnola,Cyprus, p. 130. lie ciseau n'a jamais
dessiné celle pupille; elle n'est indiquée, !à où l'un eu trouve quelque vestige, que par un
cercle rempli de couleur et tracé au pinceau sur la pierre.

2. Ross a vu à Dali nombre de figurines votives en pierre calcaire qui, quand elles
sont sorties de terre sous ses yeux, présentaient encore des traces de couleur I ré s visibles :
il mentionne particulièrement le verl et le rouge (Reisen, I. IV. p. 100).

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