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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0687

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LA CÉRAMIQUE PHÉNICIENNE. • 677

« Les traits à la pointe dessinent surtout très nettement les char-
nières du casque, dont les joues mobiles sont décorées, vers le milieu,
d'une rosace de style oriental, qui paraît plutôt imprimée que gravée.
On remarque sur le couvre-nuque des traits verticaux, qui s'éloignent
aussi du style ordinaire de l'ornementation grecque et qui rappellent
plutôt les rayures du klaft ou de la coiffure d'étoffe des rois égyptiens.
La bande saillante, qui marque la place du cimier, se relève en avant,
un peu comme l'uraeus placé sur le front des pharaons. Le sommet du
timbre porte aussi un ornement gravé, formé de pétales aigus, qui
dérivent de la fleur de lotus. Le nasal ne descend pas sur le nez, et il
est seulement indiqué, à sa naissance, par une légère découpure en
forme de pointe. A part quelques détails de ce genre, d'un caractère
surtout décoratif, le casque reproduit exactement la construction d'un
cranos hellénique de bronze, déjà perfectionné, d'une forme intermé-
diaire entre l'ancien casque auloph des aryballes peints et le casque
à fronton saillant que reproduisent les aryballes grecs façonnés en
relief.

« Nous avons réservé, à cause de son importance exceptionnelle,
un détail de la décoration, qui fait de ce petit objet un monument des
plus rares et des plus précieux pour l'histoire de l'art et de l'industrie
antiques. Sur ce casque de forme grecque, on voit, non sans surprise,
répétée sur les deux côtés du timbre et gravée avec la même pointe
tranchante que les autres ornements, une bande de signes hiéroglyphi-
ques, parmi lesquels se distingue un cartouche royal, placé entre deux
griffons accroupis et affrontés. Les égyptologues les plus compétents y
ont reconnu avec certitude, malgré la gravure négligée et presque cur-
sive des hiéroglyphes, le nom d'un prince saïte, celui du roi Ouhabra,
FAprièsdes Grecs, qui régnait en Egypte au commencement du sixième
siècle (de 599 à 569 avant notre ère). Ce n'est d'ailleurs pas la pre-
mière fois que le môme cartouche se rencontre sur un petit vase de
terre émaillée. On le voit au Louvre, également répété deux fois, sur
un autre aryballe, celui-là de la forme ordinaire, découvert à Rhodes,
dans les fouilles de Camiros, et publié par Longpérier comme un
ouvrage de fabrique égypto-phénicienne (planche Y, figure du milieu en
haut de la page). Nous avons donc affaire à un objet d'autant plus inté-
ressant qu'il est daté, ou qu'il ne peut du moins remonter au delà
d'une époque fixe (599).

« Le lieu de la découverte, si l'on peut s'en rapporter aux rensei-
gnements qui ont été fournis, n'offrirait pas un moindre intérêt. Cet
 
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