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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0714

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701 LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

trouve que des bandes parallèles dont plusieurs sont remplies par l'or-
nement curviligne que l'on appelle une poste. Dans le haut au contraire,
le champ est divisé en panneaux; les uns, près du col, sont remplis
par des damiers ou des rosaces à huit pétales; mais, vers le milieu de
la panse, l'artiste a voulu animer et varier son décor; il a mis, dans
ces compartiments, des quadrupèdes, et, entre les jambes de ceux-ci,
des oiseaux; il a répété cette même image clans la bande qui tourne
autour du vase à la hauteur de son plus grand diamètre. Ces quadru-
pèdes sont dessinés avec une maladresse singulière ; au premier mo-
ment, on serait tenté d'y reconnaître des girafes; mais les potiers

cypriotes n'avaient môme pas entendu
parler de cette habitante des déserts de
l'Afrique. 11 n'y a pas besoin d'aller cher-
cher si loin; il suffit de recourir à d'autres
vases du même style, où l'image est un
peu moins imparfaite ; ce sont des che-
vaux que l'artiste a figurés. En y regar-
dant de plus près, on s'aperçoit même
que, surtout dans les animaux paissants,
l'ensemble de la pose est assez bien saisi;
le mouvement est bien celui du cheval,
quand il allonge le cou pour atteindre et
tondre l'herbe. Si, au premier moment,
le spectateur éprouve quelque embarras
h définir l'espèce, c'est que l'ouvrier,
croyant donner ainsi plus d'élégance à ses figures, a démesurément
allongé les jambes et aminci le corps. Les arts primitifs fourniraient
bien d'autres exemples de ces déformations volontaires ; c'est souvent
chez les peuples les mieux doués qu'elles se produisent au début, de
la manière la plus sensible; elles témoignent d'un secret instinct qui,
avec le temps, conduira l'artiste à choisir dans la nature les plus belles
formes et à les rendre fidèlement.

On n'en est d'ailleurs pas resté, dans les ateliers de Cypre, à cette
figuration toute conventionnelle ; sur une petite cruche, qui provient
du cimetière d'Ormidia, on voit un cheval dont le dessin est déjà beau-
coup meilleur (fig. 515) ; il est représenté la bride en bouche et la cri-
nière au vent; ailleurs, sur un vase de Gurium, c'est une chèvre d'un
mouvement très juste (cul-de-lampe du chapitre IX). Sur un vase de la
collection Piot, il y a un chien attaché par le cou (Planche 111, fig. 2);

515. — Vase à'Ormidia. Musée de
New-York. Dessin de Wallet.
 
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