Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

710 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

et pl. IV). Si l'on ne regarde qu'au travail de la sculpture, cette pièce
paraîtra contemporaine de la cruche que nous avons reproduite avec
les couleurs de l'original; mais, taudis que celle-ci n'est ornée, sur
loule lu pause, que de figures géométriques, il y a ici une décoration
peinte où entrent des éléments assez variés pour que ce dernier
vase puisse paraître postérieur (>fig. 522). La pièce est de forme ovale, elle

est ornée, aux deux bon I s,
de bandeaux circulaires
et de guirlandes de tien rs.
Par devant , en dessous
du buste qui surmonte
et qui termine le vase,
deux grosses tresses en-
cadrent une sorte de ta-
bleau. On y voit, placé
entre un petit arbre et
des feuillages à peine in-
diqués, un personnage à
longue chevelure, paré
d'un large collier qui lui
tombe sur la poitrine et
vêtu d'une ample robe
qui lui descend jusqu'aux
pieds; sur l'étoffe court
une broderie qui des-
sine l'ornement appelé
grecque on méandre. De,
sa main gauche , In
figure tient levée une
large fleur ; c'est ce
geste d'adoration el d'offrande que nous avons si souvent remarqué
dans les monuments de la piété orientale. Là, comme dans le monu-
ment précédent, l'ensemble de la silhouette est d'une assez juste
proportion; mais ce qui trahit surtout l'inexpérience du peintre,
c'est l'étrange barbarie de la tète, c'est l'air bestial que lui donnent
sa largeur et son aplatissement. Le nez a presque la forme et la saillie
d'un bec.

(Jette même gaucherie est curieuse à noter dans un très grand vase
ÏÏOrmidia, qui mérite cerlainementd'être compté parmi les plus précieux